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34. Alain. Un exemple de rémission spontanée de sida

 

 

“Quelles que soient les galères que l’on vive, des choses magiques en naissent. ” Alain.

 

Développez votre détermination à vous réaliser.


Je connais Alain depuis une vingtaine d'années. Au fil du temps, il est devenu un ami et un guide dans le domaine qui me passionne. Son histoire en dit long sur son caractère peu commun. Meurtri par un climat familial pénible, alors qu’il vient d’avoir vingt-deux ans, Alain pense de plus en plus au suicide. Cette pensée tenace ne se sépare plus de lui.

Un seul espoir le maintient en vie : il veut découvrir le monde par ses propres moyens. Sur un coup de tête, il saisit quelques cartes, prépare un balluchon d'affaires, enfourche son vélo et quitte son village natal de Haute Savoie. Armé de sa ténacité et de son courage, il avance sur le chemin de l'aventure de sa vie.

 

Il parcourt les montagnes, avec un objectif fou et sublime qu'il ne pourra réaliser que grâce à une extraordinaire détermination. Le col du Simplon qui surplombe l'Italie est la proie d'une tempête de neige. La progression devient éreintante, prélude à une dangereuse descente sur les routes verglacées. L'Italie accueille Alain frigorifié, trempé et exténué. Les quelques mille francs qu'il emporte pour son voyage y seront dépensés en hôtel et en nourriture.

Chaque jour, il pédale au moins cinq heures. Des habitants l’accueillent, lui offrent l'hospitalité, un quignon de pain, un fruit. Certains prennent le temps de faire sa connaissance, l'hébergent plusieurs jours, reculant le moment de son départ.

Mais toujours, Alain reprend son chemin, affronte la solitude et la faim. Il dort dans sa petite tente et se nourrit la plupart du temps de pain, de fruits et de sucre. Ce régime alimentaire allié aux efforts du cycliste l’amaigrissent considérablement, l'endurcissent aussi dans sa volonté de réussir. La carence nutritionnelle et cet exercice quotidien font apparaître des plaies sur son corps. Des plaies qui ne cicatrisent pas.

La mer Adriatique paraît. Avec elle les poissons qu'Alain pêche et qui rajoutent un élément essentiel à son ordinaire. Sa santé s'améliore. Il longe le bord de mer, traverse la Yougoslavie jusqu'à Dubrovnik en se nourrissant du produit de sa pêche. À l'époque, le camping sauvage était fortement déconseillé en Yougoslavie.

Les montagnes du Monténégro l'attendent, préludes à de sombres moments. Dans les premiers villages, les enfants lui jettent des pierres. Personne ne souhaite qu'il s'y attarde. On le chasse de partout. Le doute et le découragement l'assaillent mais il concentre son énergie sur son objectif et poursuit sa route, inlassablement.

La Macédoine, enfin, lui réserve un meilleur accueil. On lui offre des melons, des pastèques, une grange pour passer la nuit. Un grand-père, croisé à la frontière grecque, l’invite chez son petit-fils. Il s'y lie d’amitié éphémère et son chemin se poursuit jusqu'à Thessalonique, poussé par un vent bienveillant. Un vieil homme lui offre l'hospitalité. Celui-ci ne parle ni français, ni anglais mais un contact d'une rare qualité s'instaure et donne naissance à une grande amitié spontanée. La route pourtant est longue encore et avec elle l'hiver qui s'achemine. La mort dans l'âme, Alain affronte la montagne et les intempéries, toujours plus seul dans la tempête.

Les épreuves endurées donnent plus de force encore à l'énergie qui le pousse en avant. La traversée de la Turquie est épuisante et il parvient à Istanbul complètement carencé. Les produits de sa pêche l'aideront à survivre grâce au troc contre d'autres aliments. En quelques occasions, le matériel de peinture qu'il a emporté lui permet de réaliser la devanture d'un magasin, en échange d'un peu d'argent ou de nourriture.

Près du Bosphore, il se lie d'une amitié intense, s'initie à la culture turque, puis repart encore. Meilleurs sont les moments et plus les séparations deviennent douloureuses. Malgré tout, Alain avance, presque désemparé parfois, à la découverte du destin qui l'attend sur son chemin. Parfois, les pires insultes incompréhensibles se mêlent aux jets de pierres qui le blessent. Proche du renoncement, meurtri, carencé par trop peu de nourriture et d'amour, Alain dépérit, souvent songe avec doute à ce projet fou qui risque de lui coûter la vie. Il se demande pourquoi il n'est pas resté en France, à mener une vie confortable avec un emploi ordinaire, un appartement, des amis fidèles.

Son périple doit pourtant se poursuivre. Il le veut, de toutes ses forces. Au milieu des steppes, des villages iraniens se montrent hospitaliers, curieux de le connaître, d'échanger. D'autres s'avèrent agressifs et dangereux et il croise la mort au détour de plus d'une rue. Sa flûte en osier est saisie par un colosse insultant. Elle vole en éclats entre ses mains, sur son genou. Le village fait cercle autour de la victime, l'empêchant de s'échapper. Le colosse le défie en combat singulier. Plongeant au pied de la foule, Alain parvient in extremis à s’enfuir sur son vélo.

Chaque souffrance physique mais aussi psychologique se grave en lui comme chaque moment d'espoir ou d'amitié. Les premières l'affaiblissent, lui donnent envie de baisser les bras, de tout abandonner, les seconds ressuscitent en lui le désir de vivre et de partager. De poursuivre sa route toujours plus loin. Découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux visages, de l'aube au crépuscule.

A Téhéran c'est un nouvel hiver. La révolution fait rage. Les balles sifflent. Des rafales de mitraillettes ponctuent de trop longs silences. De ces silences percés par les pleurs. A l'ambassade de France où vient se réfugier un opposant, les balles déchirent les vitres et s'écrasent sur le mur. Il ne fait pas bon s'attarder en ce pays troublé.

Un choix s'impose alors pour accéder enfin à l'objectif si convoité. Deux possibilités : traverser l’Afghanistan où règne une tension qui va se métamorphoser en invasion soviétique. Ou passer par le Pakistan dans lequel la situation politique, religieuse et ethnique est explosive. Alain opte pour le Pakistan bien que le sachant secoué par la violence. Dans ce pays blessé, on tente de l'agresser, le voler, le violer. A chaque fois, il esquive, se dérobe, avec le minimum de violence comme un sage guerrier.

Il poursuit son voyage, tenace, accroché à son rêve qui apparaît au loin. L'Inde qu'il convoitait se dresse devant lui au terme d'un périple de trois ans. Il retrouve ce pays qui l'a fasciné lors de deux précédents voyages. Son pari est gagné lorsqu'il arrive en vélo à New Delhi. Vous l'aurez compris, Alain est une personne peu ordinaire. Sa détermination est à l'image de son exploit et c'est à mon sens cette essentielle qualité qui lui a permis de vaincre toutes les autres difficultés qui ont semé son destin à venir.

 

De retour à Paris en 1990, à l’âge de trente-trois ans, après avoir voyagé et profité de la vie, parfois avec excès, toujours avec intensité, Alain vit tout un ensemble de symptômes inquiétants s'abattre sur son corps en hordes barbares et incontrôlées, jour après jour plus terribles.

Il souffrit d'étourdissements, de vertiges dont les paroxysmes lui faisaient perdre connaissance. En quelques semaines, il perdit l'appétit et un poids important ; vit sa peau se couvrir de rougeurs puis de plaques purulentes dont la démangeaison insupportable lui arrachait des cris de douleurs. Son cœur battait parfois la chamade, sa tension augmentait ou baissait sans raison. A cela s'ajoutaient des troubles intestinaux sévères, des douleurs diverses et inexpliquées ainsi qu'une forte fièvre.

Certains jours une faiblesse extrême le maintenait alité, d'autres nuits le sommeil se refusait à lui. Les examens médicaux qu'il réalisa montrèrent qu'il était atteint d’hépatite C et de sida à un stade déjà fort avancé.

Le virus d'immunodéficience humaine (VIH) s'installe au coeur des défenses immunitaires dans certains globules blancs ; précisément dans le lymphocyte T4, où il se reproduit puis extermine son hôte. Ainsi dans la phase de sida que connaissait Alain, cette population était passée de 1000 à 214 au mm3. Il fut aussitôt hospitalisé et son médecin utilisa les traitements les plus incisifs pour remédier à son mal.

Malgré ces tentatives, de nouveaux symptômes apparaissaient chaque jour. Sa santé se détériora progressivement. Alain m'apprit son diagnostic quelques mois après. La conviction qu'il avait de mourir très prochainement lui donnait une certaine sérénité. Autour de lui beaucoup d'amis étaient morts depuis longtemps et il s'acheminait presque tranquillement, comme résolu, sur le chemin de son dernier voyage.

 

Lorsqu'il me dépeignit cette perspective, je lui offris une séance d'hypnothérapie afin de le soulager de ses souffrances. Il déclina poliment mon offre. Il voulait s'en sortir seul, comme toujours. Son état continuait d'empirer. J’insistais. "On verra plus tard" me dit-il. Il se laissait ronger impuissant par son mal.

Toutefois, au mois de juin 92, alors au seuil de la mort, comprenant que la médecine était tout aussi impuissante que lui, il finit par accepter ma proposition. Nous parlâmes longuement de la cohorte impressionnante de symptômes qu'il endurait chaque jour. Il me dit son désir de baisser les bras et de s'éteindre rapidement sans trop de souffrance. Il me parla de sa mauvaise relation avec son médecin qui le considérait comme un numéro, un cobaye sans âme tout juste bon à tester tel médicament ou tel autre traitement. Aucun ne s'était montré efficace et il sentait que le spécialiste n'avait plus aucun espoir, qu'il se détournait de lui.

Je lui recommandai vivement d'en changer et lui dit à quel point une bonne relation avec le soignant est déterminante. Je lui parlai aussi de la recherche sur l'hypnose et le cancer, de l'espoir quelle suscitait et qui pouvait se transformer en rémissions spontanées.

Son visage s'éclaira d'une lueur d’intérêt. Je passai en revue les personnes condamnées par les médecins mais dont la façon de considérer la maladie et la vie s'était soudain modifiée et avait entraîné une guérison inexplicable. Oscillant entre le scepticisme et la curiosité, Alain accepta de faire l'apprentissage de l'auto-hypnose. J’enregistrais la séance comme à mon habitude et nous partîmes ensemble dans un voyage au cœur des ressources de son inconscient.

A notre retour, Alain me dit avec un sourire à quel point cette technique était proche des séances de méditation qu'il pratiquait régulièrement à une époque lointaine. Il se sentait étrangement mieux, bien détendu et comme rasséréné d'avoir retrouvé des souvenirs oubliés de son enfance ; notamment le plaisir enfantin de jouer et de s'amuser des petits riens de l'existence.

J'invitai Alain à pratiquer régulièrement cette technique ; à chercher dans sa mémoire les souvenirs heureux de sa vie, s'emplir des émotions positives qu'ils contenaient.

 

Nous nous retrouvâmes une semaine après pour une deuxième séance. Alain se sentait beaucoup mieux. Son visage s'était éclairé d'une vitalité nouvelle. Il m'apprit qu'il avait congédié son médecin avec un immense plaisir. Il avait également arrêté tous ses traitements. J’insistais sur la nécessité de trouver un nouveau médecin et de poursuivre ses traitements de façon à utiliser toutes les chances qui lui étaient offertes d'améliorer sa situation. Alain, sans me le promettre, me dit qu'il y réfléchirait. Il évoqua ses séances qui lui faisaient le plus grand bien.

Un souvenir en particulier s'est avéré précieux. Lors de l'un de ses voyages dans la jungle indienne, au détour d'un chemin, il découvre un magnifique temple hindouiste en ruine que la végétation luxuriante avait presque entièrement dévoré. La splendeur de l'architecture et des monumentaux bas-reliefs est rehaussée par l'étonnante vivacité de la nature qui s'agrippe et s'unit au bâtiment dans une profonde étreinte. Une étreinte qui évoque l’enlacement intime de la vie avec la mort, la mort avec la vie ; unis, inséparables et complémentaires, dans la spirale de l'évolution. Il s'assied sur une pierre et contemple la progression de la végétation que rien ne semble pouvoir arrêter. Devant ce spectacle étonnant, Alain connaît un moment de bonheur extraordinaire, une expérience mystique. Il se sent lui aussi uni au monde, au temps et à l'espace par un indestructible lien, comme si chaque particule de son être fraternisait avec celles de l'univers tout entier ; il réalise qu'il ne fait qu'un avec le cosmos et que toute cette vie bouillonnante lui donne naissance chaque jour pour qu'il y participe. Chaque chose est à sa place dans l'équilibre de l'existence. Comme touché par une grâce divine, il connaît un état proche de l'extase, un plaisir infini à se sentir vivant, vibrant de la même énergie que ce qui l'entoure.

Ce magnifique souvenir, si riche en perspectives, constitua la base de notre seconde séance d'hypnose. Alain en ressortit transformé et empli de la même énergie vitale que celle qu'il avait vécue alors. Il se sentait remarquablement bien, fort, déterminé et dynamique. Il était à nouveau en harmonie avec lui-même et avec le monde, oxygéné par une énergie de vie indestructible. Alain disparut alors pendant de longs mois. Inquiet, je tentai de le contacter, ce qui s'avérait difficile car il refusait d'avoir le téléphone.

Au mois d'octobre, j'eus la surprise de recevoir de ses nouvelles. Alain se battait armé de sa seule détermination contre sa maladie. Il refusait les traitements malgré toutes mes recommandations. Par contre, il pratiquait l'auto-hypnose environ deux heures chaque jour, et observait qu'après ses séances certains de ses symptômes finissaient par céder et même parfois disparaître tout à fait. Alain effectuait ses exercices avec régularité et discipline.

 

Lors d'exercices de visualisation, des images s'étaient imposées à lui. Il s'imaginait comme un grand chêne, prenait conscience de la sève qui coulait en lui dans la moindre feuille, dans la plus petite radicelle. Cette sève représentait tout à la fois un élément nutritif, vital pour le grand arbre et un poison destructeur pour tout ce qui était étranger à son être et sa santé.

Un an après le début de ses séances, Alain avait réussi à contrôler l’occurrence des symptômes. Sans aucun traitement médical, ses T4 était remontés à 738. Ses malaises divers commençaient à s'estomper. En fait, par le biais d'une vigilance nouvelle, il repérait ce qui pouvait devenir pour lui une frustration et s'en détournait. Les situations problématiques et tout ce qui ne lui paraissait pas juste constituaient l'occasion d'apprendre à vivre différemment. Alain apprenait à respecter ses besoins, ses envies et ses désirs. Sa qualité de vie s'améliora de jour en jour.

Alain commençait à s'occuper et à prendre soin de lui. Il élabora des projets d'avenir ; d'abord à court et moyen terme. De petites satisfactions qui enrichissaient son existence. Il se faisait des cadeaux, profitait avec intensité de tous les bons moments de la vie.

Deux ans après nos séances, il profitait d'une bonne santé et son immunité ne faisait que croître. Cependant, lorsqu'il n'était pas en accord avec lui-même, lorsque sa route se détournait de ses objectifs, un symptôme se profilait invariablement. A chaque fois différent du précédent, un indice, un signal d'alarme lui faisait comprendre qu'il ne respectait pas ce qui lui était essentiel. Alors, il réfléchissait à la situation.

 

Que s'était-il passé ? Quelles émotions l'avaient assailli ? Quel vieux souvenir le hantait ?

Après s'être interrogé sur ce qu'il avait vécu, Alain prenait la décision qu'il jugeait profitable à son équilibre. Il s’aperçut que la localisation de ses troubles physiologiques avait toujours une correspondance avec son état psychologique. Des troubles pulmonaires se manifestaient lorsqu'il manquait d'air, d'espace, d'évasion. Des problèmes cutanés quand une difficulté le touchait de près, quand il était en conflit avec une partie de lui-même et qu’il se sentait mal dans sa peau. La fatigue s’immisçait lors d'une phase de désinvestissement de sa vie...

Comme un éternel voyageur, à chaque embûche, Alain faisait le point, calculait sa trajectoire et prenait un sentier détourné en direction de son objectif. Après trois années de ce travail quotidien, les nombres de T4 avaient encore augmenté et se situaient dans les proportions d'une personne normale. Le stade de sida avancé avait cédé la place à un état des plus asymptomatique.

 

Alain se demanda alors si cette rémission était réellement due à sa pratique personnelle. Du jour au lendemain, il arrêta de réaliser ces séances.

Deux mois plus tard, il fut hospitalisé pour une dépression grave. Dans le même temps, il perdit presque la moitié de son patrimoine immunitaire. Je le rencontrai alors et l’encourageai à se réinvestir dans sa pratique vitale. Ce qu’il fit avec modération. Alain me confia que son désir de vivre était des plus relatifs. Il lui fallait, à la limite, être dans une situation d’urgence vitale pour se sentir stimulé à vivre. Quand sa santé revenait au beau fixe, il se sentait curieusement moins enthousiaste. La proximité de la mort était pour lui une source de motivation.

Il est vrai que son mode de vie était particulier. Il a toujours refusé d’avoir le téléphone et menait, depuis de longues années, l’existence solitaire d’un ermite. Cette solitude le rendait triste, de plus en plus insociable et presque misanthrope.

Un jour, son propriétaire décida de récupérer le studio où il s’était installé. N’ayant qu’un travail à mi-temps et personne pour se porter caution, il ne put se trouver un nouveau logement. Je l’invitai alors à partager mon lieu de vie.

Alain s’installa dans une petite chambre de la maison, donnant sur le jardin. Il passait ses journées à travailler sur son ordinateur, jouer du synthétiseur et menait une existence indépendante. Toutefois, il avait presque complètement arrêté sa pratique et quelques symptômes cutanés se manifestèrent.

En 1998, il prit contact avec un nouveau médecin qui lui prescrivit une trithérapie à titre préventif, compte tenu de ses 270 T4. Ce traitement double rapidement le nombre de ces cellules.

Par contre, pendant deux ans, il souffre de vomissements, de fatigue, et les symptômes cutanés persistent.

En janvier 99, des troubles hépathiques s’accentuent et sa charge virale monte à 240 000. Comme ces mauvais résultats se maintiennent, en janvier 2000, Alain décide d’arrêter la trithérapie. Bien sûr, il aurait été préférable d’équilibrer les traitements plutôt que d’y mettre un terme...

Pourtant, ces symptômes disparaissent. Son état de santé s’améliore rapidement.

Juin 2000. Huit ans après ces deux séances d’apprentissage de techniques de santé, et grâce à sa pratique, Alain, malgré sa séropositivité, est en bonne santé.

Il connaît parfois des hauts et des bas modulés par son état d’esprit et sa motivation à vivre. Il ne pratique plus sa technique de la même façon, ni avec la même fréquence. Mais en cas de coup dur, il sait qu’il peut compter sur ses propres ressources intérieures. Il renoue avec sa pratique lorsque cela s’avère indispensable.

« J’ai des ressources inespérées, l’impression d’avoir un corps qui se défend pour moi », me confia récemment Alain. « Même les inflammations et les infections buccales se guérissent d’elles-même. » constate-t-il.

 

Un changement brutal va cependant bouleverser notre vie. En décembre 2000, nous apprenons par la propriétaire de la maison qu’elle souhaite mettre en vente dans environ deux ans “notre” petit paradis. L’annonce fait l’effet d’une bombe. Il va nous falloir renoncer à vivre ensemble dans ce havre de paix auquel nous sommes si attachés, mon amie, Alain et moi. Quelques mois après, c’est le local de l’association qui est perdu et son activité interrompue.

Le moral d’Alain est en chute libre, tout comme le notre d’ailleurs. Il y a peu de chance de retrouver une pareille opportunité avec nos modestes finances, aussi bien pour un local que pour un lieu de vie. Nous commençons cependant à prospecter, sans grand succès. C’est l’incertitude la plus totale. Aussi bien pour l’avenir de l’association que pour notre devenir commun.

En juillet 2001, Alain est foudroyé par l’annonce d’un cancer du foie pour lequel aucun traitement ne semble envisageable. Il est persuadé que sa dernière heure est venue. Il fond en larmes dans mes bras. Après le choc et la colère, c’est la dépression. Il est hospitalisé pendant quelques semaines et reprend ses traitements médicaux contre le sida ainsi que des antidépresseurs et des anxiolytiques. Je le retrouve à l’hôpital et le stimule de mon mieux à combattre la maladie avec toute l’énergie qui lui reste. Alain accepte de relever le défi et de se battre à nouveau. Il se réinvestit dans une pratique quotidienne presque forcenée. Quatre mois après, ses nouveaux examens médicaux font état d’une absence totale de symptômes. Une rémission spontanée ! Incroyablement inattendue. Alain s’est concentré sur la force de son énergie de vie qui lui a permis de contrer le sida et s’en est servi pour lutter contre le cancer. Il s’est à nouveau représenté son arbre préféré dont la sève véhiculait un poison mortel contre le cancer mais bénéfique à son état de santé. Ce travail quotidien a de nouveau porté ses fruits.

Je l’encourage à poursuivre ses traitements médicaux associés à son travail personnel de relaxation-méditation. Mais son cœur n’y est pas. Notre déménagement approche. Alain trouve une solution qui ne l’enthousiasme guère mais il ne voit que celle là : intégrer un appartement thérapeutique destiné à aider les personnes connaissant ces mêmes difficultés. Le 24 avril 2002, Alain nous quitte à regret.

Son nouveau lieu de vie est loin de le satisfaire vraiment, d’autant qu’un an après son emménagement tous ses appareils photos lui sont volés par l’un des colocataires. L’ambiance de son appartement est loin d’être épanouissante. Son état de santé en subit le contrecoup. En juin 2004, les examens médicaux décèlent un petit nodule au foie. Une intervention chirurgicale est réalisée avec succès. Alain retrouve peu à peu le goût de vivre.

En septembre, il vient nous rendre visite en Corse, et apparaît en pleine forme. Il élabore de nouveaux projets de vie, notamment retrouver un travail, participer à des ateliers de calligraphie et réaliser des voyages dans de nombreux pays qu’il souhaite découvrir. Pour Alain, “l’entité corps-esprit a toutes les capacités requises pour triompher des symptômes, même s’il a parfois besoin d’être stimulé en cas de coup dur. Faire de beaux rêves c’est important aussi.” Mais les réaliser plus encore... De retour à Paris, ses projets restent à l’état de rêves. L’ambiance au sein de son foyer se dégrade. Ses contacts sociaux se raréfient. Alain déprime et ne pratique plus les techniques qui lui ont pourtant jadis réussi. En novembre, il me confie ne plus avoir vraiment de plaisir et de raison de vivre malgré un important traitement antidépresseur.

En janvier 2005, après une visite de contrôle, le médecin d’Alain lui apprend que malgré l’intervention chirurgicale, une cure de chimiothérapie s’avère nécessaire pour combattre son cancer du foie. Alain s’y soumet sans renouer pour autant avec sa pratique.

En mars, des douleurs dorsales et cervicales importantes apparaissent. Aux cures de chimiothérapies s’ajoutent la prescription d’antalgiques puis de morphine. En juin, Alain, amaigri, épuisé, perd une partie de la motricité de ses mains. Ses douleurs sont à peine soulagées par la prescription de corticoïdes. Des cures de radiothérapies se mettent en place. L’énergie vitale d’Alain s’étiole. “Pourquoi serais-je en bonne santé puisque je n’ai plus le goût de vivre”, me confie Alain. Nos conversations me confirment qu’Alain regarde presque avec soulagement s’éteindre l’étincelle de vie qui l’anime. Une pneumonie finit par l’emporter le 25 juillet 2005.

Alain a toujours su que l’état de santé est aussi le reflet de l’état d’esprit. Il a eu conscience de la nécessité d’entretenir chaque jour l’espoir de réaliser de nouveaux projets, de nouveaux objectifs de vie si modestes soient-ils, de développer ses raisons de vivre. Mais, peu de temps avant son décès, il reconnaissait ne plus en avoir la motivation.

Sans pratique, les techniques de santé ne semblent pas se muer en réflexe. Leur seul souvenir ne suffit manifestement pas à raviver l’instinct de survie ni à recréer une raison de vivre. L’expérience d’Alain montre que la motivation personnelle à vivre et à s’investir dans l’existence est étroitement associée au contexte de vie.


1°) En état de relaxation approfondie, vous pouvez utiliser cette belle métaphore d’Alain, si elle vous convient, et vous imaginez arbre, puisant votre énergie dans un sol fertile et dans un radieux soleil.

 

2°) Imaginez toutes les représentations du même ordre que vous pourriez utiliser avec succès pour renforcer votre état de santé.
Vous pouvez laisser venir toutes les métaphores agréables qui vous viennent à l’esprit.

Découvrez de nouvelles représentations à partir des éléments et des règnes : air, eau, feu, terre, minéral, végétal, animal. Explorez l’alternance des quatre saisons.

Pour cela concentrez-vous en état de relaxation sur chaque élément pendant 30 secondes. Après chaque visualisation, relâchez votre effort, lâchez prise et laissez faire les choses. En lien avec cette représentation, pendant quelques minutes laissez apparaître les images que vous suggère une parfaite santé ou le moyen de la retrouver.

Testez vos trouvailles et consignez vos résultats par écrit.

Vous pourrez alors utiliser régulièrement vos visualisations préférées afin de renforcer votre vitalité.

 

3°) N’attendez pas de développer des symptômes pour réaliser vos séances. Mieux vaut prévenir que guérir.

Pratiquez régulièrement.

Avant de vous endormir, concentrez-vous quelques instants sur un objectif prioritaire que vous vous imaginez en train de réaliser.

Glissez dans le sommeil en rêvant qu’il se concrétise.

 

 

 

 

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Sommaire

 

Préface

 

Préambule

 

Information

 

Chapitre 1

 

Chapitre 2

 

Chapitre 3


Chapitre 4

 

Chapitre 5

 

Chapitre 6

 

Chapitre 7

 

Chapitre 8

 

Chapitre 9

 

Chapitre 10

 

Chapitre 11

 

Chapitre 12

 

Chapitre 13

 

Chapitre 14

 

Chapitre 15

 

Chapitre 16

 

Chapitre 17

 

Chapitre 18

 

Chapitre 19

 

Chapitre 20

 

Chapitre 21

 

Chapitre 22

 

Chapitre 23

 

Chapitre 24

 

Chapitre 25

 

Chapitre 26

 

Chapitre 27

 

Chapitre 28

 

Chapitre 29

 

Chapitre 30

 

Chapitre 31

 

Chapitre 32

 

Chapitre 33

 

Chapitre 34

 

Chapitre 35

 

Chapitre 36

 

Chapitre 37

 

Chapitre 38

 

Chapitre 39

 

Chapitre 40

 

Conclusion

 

Annexe 1

 

Annexe 2

 

Biblio 1

 

Biblio 2