10. Accepter l’inacceptable
grâce à l’écriture et la relaxation :
un exemple de psychothérapie
“ Tout problème a une solution.
Quand un problème n’a pas de solution, c’est
qu’il n’y a pas de problème. ” Paul
Watzlavick
L’absence de solution pose la nécessité d’accepter
la situation telle qu’elle est et donc de modifier son
attitude psychologique. Ce travail difficile est facilité par
l’écriture et la relaxation.
Faire la démarche de consulter,
c’est déjà avoir parcouru la moitié du
chemin qui mène à la guérison. La seconde
moitié est liée à la capacité de
se prendre en charge. Sa propre pratique des techniques
de santé est
déterminante...
Je vous propose de découvrir l’histoire
et le travail accompli par une jeune femme, que nous appellerons
Camélia.
En juin 1992, elle se laissait mourir d’un état dépressif à la
suite d’un grave traumatisme.
En quelques semaines, elle réussit à reconquérir une nouvelle
aspiration à la vie.
Elle m’appela à l’aide avec
une voix pâle et exténuée. Son unique frère
cadet était mort en octobre dernier. Durant neuf mois, elle
avait porté l'insoutenable fardeau de sa culpabilité,
lequel ne faisait que s'appesantir de jour en jour.
" Je n'en peux plus, me dit Camélia. J'ai perdu l'appétit,
le sommeil et je n'ai d’intérêt pour rien. Je sens que la
vie s'échappe de moi et que je suis en danger maintenant."
Âgée de trente ans, Camélia
ressemblait à une fleur prématurément fanée.
Ses traits tirés étaient marqués par la maigreur,
la fatigue et le poids d'un terrible abattement. Dans ses orbites
creusées scintillait faiblement un regard bleu épuisé,
délavé par trop de souffrances ; un regard profond
d'enfant blessé, irrémédiablement meurtri.
Elle m'expliqua en pleurant qu'elle avait quitté sa
famille, originaire de Brest, depuis 5 ans. Elle s’est installée à Paris,
s'y est mariée, et a encouragé son frère à s'installer
lui aussi dans la capitale.
En octobre dernier, il la rejoignit, se trouva un studio et un travail intéressant.
Afin de fêter ces heureux événements qui coïncidaient
avec les vingt-trois ans de son frère, Camélia organisa chez
elle un repas d'anniversaire auquel étaient conviés familles
et amis. Après un repas joyeux et bien arrosé, son frère
s'éclipsa. Dix minutes plus tard, ne le voyant pas réapparaître,
Camélia alla le chercher. Elle le découvrit blême, gisant à terre,
terrassé par une crise d'asthme dont il n'avait plus souffert depuis
des années. D'une voix faible entrecoupée de râles, il
lui dit d'appeler un médecin au plus vite. Camélia, affolée
appela les pompiers. L'état de son frère empira rapidement et,
malgré une oxygénation adéquate, les pompiers ne purent
rien faire pour le sauver. Le médecin dut constater le décès.
Depuis ce jour, Camélia fut hantée
par les remords et la culpabilité. Elle se reprochait amèrement
d'avoir convaincu son frère de la rejoindre à Paris
et, surtout de n'avoir pas eu la présence d'esprit d'appeler
un médecin, mais serait-il venu à temps ? N'aurait-elle
pas dû demander à son frère de modérer
sa consommation d'alcool ? Pourquoi cette crise d'asthme alors
que la vie lui souriait ? Pourquoi cette mort horrible ? Pourquoi
lui ?
Face à cette tragédie, Camélia
s'est enlisée dans un cercle vicieux de questions sans réponses.
Chaque jour, il lui semblait s'enfoncer un peu plus dans les sables
mouvants d'un marasme duquel découlait un désintéressement progressif
pour toutes ses activités. Même sa fille de trois ans ne parvenait
plus à lui arracher un sourire. Camélia a commencé à éprouver
un sentiment de catastrophe imminente. Elle se sentait par moments curieusement
dissociée et considérait presque avec indifférence que
son corps amaigri ne la maintiendrait pas longtemps en vie. Et ses pensées
défilaient comme un interminable cortège d'accusations, de critiques
et de blâmes.
Je propose alors à Camélia de faire
l'apprentissage de la relaxation. Pour ce faire, je l'invite à retrouver
un bon souvenir. Camélia, surprise, sèche ses larmes
et me déclare gravement que tous ses souvenirs sont comme
ternis, voire effacés, depuis la mort de son frère.
Je lui demande alors de ne trouver qu'un seul instant de bien-être.
Malgré de grandes difficultés, elle parvient à évoquer
une promenade agréable dans la campagne. Quelques minutes
après le début de la séance, elle éclate
en sanglots. Son frère est apparu au détour d'un
chemin.
Je l’accompagne dans sa souffrance (...),
elle se sent un peu mieux. Je l'encourage à prendre conscience
de son corps, dans ce fauteuil, et de se concentrer sur sa respiration.
Une crise de larmes la terrasse ; elle entend les râles de
l'agonie de son frère.
J’écoute à nouveau son inconsolable douleur puis, alors
qu'elle semble quelque peu rassérénée, je lui propose
de faire connaissance avec les ressources de son inconscient.
Une lueur d'intérêt brille dans
sa tristesse. Camélia accepte de se concentrer sur les sensations
qu’elle éprouve dans ses mains. Je l'invite à se
concentrer uniquement sur toutes les micro-sensations qui y affleurent
et saupoudre sa psyché de pensées de bien-être
et de calme intérieur. Ses paupières se ferment spontanément
pour mieux percevoir les petits mouvements de ses mains.
Hélas, presque aussitôt, un rictus de souffrance se lit sur son
visage, elle ouvre les yeux et éclate en sanglots. L'image de son frère
s'impose à sa conscience, irrésistiblement.
Une fois ses larmes séchées, je
l'encourage à verbaliser sa douleur.
Je me rends compte alors qu'elle regarde assez fixement le bonsaï qui
se trouve près d’elle. Comme elle avait adoré les plantes,
je lui propose d'effectuer un exercice où il lui suffit de photographier
mentalement le petit arbre. En laissant ses paupières se fermer, je
lui suggère de restituer cette représentation dans une partie
de son esprit. Et si d'autres images lui viennent à la conscience, elle
peut tout à fait rouvrir les yeux et retrouver la tranquillité de
ce petit arbre et le graver un peu plus en elle. En quelques minutes, le visage
de Camélia se relâche et elle déglutit à plusieurs
reprises.
Je lui propose de garder ce bonsaï bien présent en elle pendant
toute la durée de la séance et d'en retrouver l'image rassurante
dès que cela lui est utile.
Pendant que je lui parle, elle peut entendre
mes paroles sans les écouter, cela n'a aucune importance.
Sans se laisser déranger, je l’invite à m’adresser
un petit signe avec un doigt de l’une de ses mains afin qu’elle
me communique si elle se sent déjà un peu plus détendue.
(54) (Son index se soulève.)
Je lui propose alors de gagner une autre partie
de son esprit et de s'imaginer dans son jardin secret. Son visage
s'obscurcit.
"C'est peut-être un jardin triste et désolé ?" (Son
index droit m'indique oui.)
"Un pauvre jardin dont toute la végétation
a été brûlée par le gel et le froid..."
(Elle hoche légèrement la tête).
"Et tout autour de vous, peut-être que la terre brûlée
ne porte plus la trace d'une seule herbe, d'un seul arbre et que tout semble
désert, sous un ciel gris et noir".
(Son index se soulève).
"Il est possible malgré tout que vous considériez tout cela
avec détachement, comme si vous étiez au cinéma. Détachez-vous
de ces images. Et pendant que vous regardez tout autour de vous, peut-être
vous semble-t-il que la vie se soit arrêtée. Et peut-être
désirez-vous retrouver le beau jardin de jadis, verdoyant, fleuri et parfumé. ”
(Ses sourcils se relèvent légèrement).
Alors j'aimerais vous faire un cadeau. Ce petit arbre plein de fraîcheur
et d'espoir, gravé dans votre esprit maintenant, j'aimerais planter
ce petit arbre plein de vie dans ce pauvre jardin désolé.
(Son index droit se soulève timidement).
Et vous pouvez apprécier de voir son petit tronc bien fort et ses feuilles
vert tendre pointées vers le ciel. Alors vous pouvez vous asseoir à ses
côtés et approcher de cette vie qui renaît dans votre jardin,
cela tout naturellement, pour autoriser votre conscience à diffuser
ces sensations de vie en vous, dans votre jardin secret, au plus profond de
vous. (Son corps se détend et elle déglutit.)
Et pendant que vous êtes là à regarder votre jeune arbre
donner vie à votre jardin intérieur, vous pouvez apprécier
de voir pousser de nouvelles petites feuilles, d'un vert très délicat,
comme en accéléré. Puis d'autres feuilles d'un vert encore
plus tendre s'élèvent vers le ciel. Peut-être pouvez vous
commencer à ressentir cette harmonie de la vie qui s'éveille à l'intérieur
de vous. Et cet arbre peut grandir sous vos yeux. Observez-le. Chaque bourgeon
peut développer une vie nouvelle, grandir encore et s'épanouir,
toujours plus haut, toujours plus fort.
Il est possible que vous puissiez apprécier un intense sentiment de
sérénité en voyant cette vie renaître de ses cendres.
Et vous savez sans doute que, pendant ce temps là, les racines de cet
arbre développent la vie en profondeur. Dans la terre, des centaines
de petites racines gorgent la vie de sève.
Ce bel arbre commence à diffuser la vie
dans chaque cellule, et c'est avec plaisir (son visage s'obscurcit)
ou avec étonnement, que vous pouvez voir apparaître
au pied de ce grand arbre comme de toutes petites pousses d'un
vert encore fragile et presque transparent. De minuscules pousses
qui se développent un peu partout, tout autour de vous et
qui donnent naissance à une régénération, à une
vie nouvelle. Et ces pousses grandissent deviennent des brins d'herbe
et parfois de petites fleurs des champs, qui commencent à diffuser
un doux parfum de vie. Imaginez-vous assise là, à respirer
ces senteurs.
Progressivement, autour de vous, cet espace de
verdure et de vie s'agrandit.
Exercez votre écoute pour entendre comme un délicieux ruissellement
d'une source très pure, le son délicat de cette herbe, ces fleurs
et ces feuilles qui poussent et s'épanouissent. Prenez plaisir à voir
refleurir votre espace intérieur. Vous pouvez augmenter votre sensation
de calme et de bien-être à chaque relaxation et chaque nuit pendant
votre sommeil. De la même façon, peut-être sans même
en avoir conscience, pouvez-vous consolider cette vie à l'intérieur
de vous qui se développe et s'épanouit, en harmonie avec la flore
de votre jardin secret.
Car les ressources de l'inconscient travaillent
pour vous. Elles éveillent la vie en profondeur. Cela se
passe même lorsque l'on dort paisiblement, profondément
la nuit. Chaque jour, en chaque être, l'instinct de vie diffuse
une sensation de calme et de sérénité dans
l’esprit et le corps ; votre inconscient peut vous aider à semer
la vie et l'espoir dans ce beau jardin en devenir.
(Camélia déglutit. Elle sourit légèrement.)
Vous le savez maintenant, après un terrible
hiver, alors que tout semble privé d'existence, la vie renaît,
parfois tardivement, mais elle renaît toujours. Les plantes
apprécient la nourriture, tout simplement parce qu'après
avoir beaucoup souffert elles redécouvrent le besoin de
manger pour vivre et s'épanouir.
Certains pensaient, dans les temps anciens, que
les étoiles stimulent l'instinct de profiter de la vie pleinement.
En ces temps-là, beaucoup savaient que, pour chaque être,
une bonne étoile est toujours là, présente,
protégeant la vie qui s'éveille.
Peut-être vous est-il agréable d’imaginer,
pendant que je vous parle, que votre inconscient est à même
de diffuser le bien-être et la sérénité,
dans les moments d'inconfort. Un peu comme s’il continuait à cultiver
votre jardin secret, à observer avec amour la vie qui s'y éveille.
Vous le devinez maintenant, l'inconscient est comme une bonne étoile
qui veille sur vous jour et nuit. Tout naturellement, il renforce
toutes ces ressources, jour après jour, éveille la
vie et stimule l'espoir. Et c'est très bien.
Vous pouvez à présent, graver tout
ce qui est utile dans la conscience, et tout ce qui n'est pas utile à la
conscience peut venir enrichir les ressources de votre inconscient.
Maintenant, il vous est possible de garder les bienfaits de cette
séance de façon durable."
Après cette séance, j’invite
Camélia à retrouver un état de conscience
habituel. Elle resurgit progressivement, et ouvre des yeux étonnés.
Je lui demande si le bonsaï est resté bien
présent dans son esprit. Après un temps de réflexion,
elle me répond par l'affirmative. Camélia est surprise
d'être allée aussi loin. Elle se sent plus calme et
beaucoup plus détendue à présent. Nous fixons
un nouveau rendez-vous. Je l'invite à pratiquer cette profonde
relaxation pendant quelques minutes matin et soir en lui remettant
la cassette enregistrée de cette séance.
J’insiste aussi sur la nécessité d’écrire
et de se délester du poids de son traumatisme.
Une semaine après, je retrouve Camélia
et observe avec satisfaction qu'elle a meilleure mine.
Elle a noirci des pages d’écriture auxquelles se sont mêlées
ses larmes, les a brûlées ensuite avec un curieux soulagement.
Elle déclare s'être sentie beaucoup
plus calme durant cette semaine, ce qui lui a permis de profiter
d'un sommeil de meilleure qualité. Elle constate par ailleurs
que ses crises de larmes se sont espacées et qu'elle se
sent beaucoup plus paisible à son travail.
Sa pratique assidue de la relaxation et de l’écriture
lui a permis d’obtenir ces bons résultats. Je lui
demande alors sur quel objectif elle aimerait travailler aujourd'hui.
Son visage se rembrunit et elle me dit sa difficulté de
prendre de la distance par rapport à sa culpabilité.
Elle évoque à nouveau les circonstances
dramatiques de la mort de son frère et pleure un peu.
Après l'avoir écoutée et soutenue dans sa douleur, je
lui demande si elle aime nager. Surprise, Camélia me répond par
l'affirmative. Je l'invite à décrire ses propres séances
de relaxation, ce qui lui permet de retrouver par elle-même un état
de bien-être stimulé par son évocation. Je lui propose
alors de retrouver son jardin secret qui s'est épanoui de végétations
nouvelles et lui suggère d'imaginer un bassin vide et sec à quelques
dizaines de mètres de son arbre. Ce bassin, encore dans la partie désertique
et noire de son jardin, est couvert d'une poussière tenace.
(Son index se soulève.)
Je lui demande d’imaginer, en amont de ce bassin, tout un monticule de
cailloux, et de s'en rapprocher.
Je lui suggère de tendre l'oreille, afin
de percevoir le bruit d'une eau vive toute proche, juste en dessous
et de faire rouler les cailloux qui l'obstruent.
Après un moment, son index m'indique qu'elle
a réussi à dégager toutes ces pierres. Je
lui propose alors de se représenter une eau pure et transparente
qui jaillit de la source et qui coule, vive et légère
dans les rigoles jusqu'au bassin.
"Ce joyeux torrent peut résorber
toute la poussière. Peut-être pouvez-vous voir cette
couche noire s'écailler, se dissoudre, et laisser apparaître
les couleurs enfouies sous la tristesse. (Petit mouvement de l’index.)
L’onde nettoie toutes les impuretés
accumulées depuis trop longtemps. Le bassin se remplit d’une
eau claire et tout autour, la terre s'hydrate, boit à cette
source la force de cette vie que rien ne peut arrêter. Les
brins d'herbe et les fleurs peuvent grandir et s'épanouir
tout comme au pied de l'arbre, réchauffés par ce
bon soleil.
Vous pouvez à présent profiter
pleinement de ces sensations et de ces sentiments, en vous laissant
glisser dans l'eau pure de ce bassin étincelant. Là,
dans cette eau vivifiante, vous pouvez nager ou simplement faire
la planche, et pendant ce temps, appréciez simplement de
laisser se dissoudre toutes les tensions, les difficultés
et les pensées inutiles. Imaginez que tout ce dont vous
n'avez plus besoin peut sortir hors de vous, se décharger
et s'enfouir avec l'eau dans les profondeurs de la terre. Il est
possible alors de goûter avec satisfaction à une plus
grande légèreté de l'esprit et du corps.
(Camélia déglutit.)
Comme si cette source était une fontaine
de jouvence elle vous permet de retrouver le regard neuf de l'enfant
qui est en vous. Ce regard qui découvre le monde avec espoir
et philosophie.
Vous pouvez graver ces sentiments en vous et peut-être aurez-vous la
surprise d’utiliser ces ressources dans les moments difficiles, dans
les moments de doute ou d’inquiétude. ”
Après la séance, j’invite
Camélia à retrouver un état de conscience
ordinaire.
Camélia ouvre les yeux, avec un sourire exprimant une sorte de douce
quiétude. Elle pense avoir vécu une expérience plus profonde
pendant cette séance et me dit éprouver un sentiment de paix
intérieure.
Une semaine après, Camélia se déclare
beaucoup plus sereine et moins oppressée par la culpabilité et
l'angoisse. Elle est très surprise de l'efficacité de
la relaxation associée à ses pages d’écriture.
Elle manifeste alors son désir de travailler sur la possibilité d'accepter
la mort de son frère.
Je l'accompagne à nouveau dans son jardin
secret qui a déjà refleuri d'un bon tiers et je lui
propose de se concentrer sur ce qu'elle ressent sous son arbre
en regardant la végétation s'épanouir.
Elle me dit ressentir comme une invisible présence
amicale. Je l'invite alors à rêver qu'une douce lumière
bleue auréolée d'un éclat presque solaire
apparaît dans le lointain. Un peu comme un être de
lumière qui, au fur et à mesure qu'il se rapproche,
diffuse un amour profond dans l'esprit et le cœur ; un peu
comme un ange gardien, guidé par une bonne étoile
qui réconforte, calme et apaise l'âme. Et cet être
de lumière, chaleureux, sourit en s'avançant et fait
refleurir une paix intérieure dans le jardin secret.
Vous pouvez même apprécier de le prendre dans vos bras et de le
serrer contre vous.
Parfois, dans les rêves il arrive que l'on
fusionne avec l'amour illimité, que l'on sente chacune de
ses cellules comme imprégnée de la flamme éternelle
d'un amour que rien ni personne ne peut contrecarrer.
Lors des deux séances suivantes, je renforçais
les bases de ce travail de deuil métaphorique. L'état
de Camélia continua de s'améliorer.
À la fin de la dernière séance,
je lui recommandai de pratiquer régulièrement dans
un premier temps, puis d'espacer ces séances dès
qu'elle se sentirait tout à fait bien. Elle me demanda si
l'on allait se revoir. Je lui répondis que je resterais à sa
disposition pour toute nouvelle difficulté.
Les mois de juillet, août et septembre
s'égrainèrent. En octobre, Camélia me rappela
et me dit, d'une voix enjouée, qu'elle avait passé des
vacances étonnamment sereines et agréables. Après
avoir parlé de ses projets d'avenir, Camélia me remercia
pour mon aide.
Au mois de mars, elle me rappela pour me donner de ses nouvelles.
Elle me dit se porter pour le mieux et gérer ses difficultés de façon
autonome. En septembre, elle envisagea de reprendre des études.
L’écriture et la relaxation contribuent à structurer
une nouvelle adaptation, face à une réalité inadmissible.
L'intérêt essentiel de la combinaison
de ces techniques semble résider dans une mise à distance
et en même temps une mise en jeu des conflits les plus aigus.
Elles favorisent l'élaboration d'un processus d'intégration.
En d’autres termes, ces
techniques participent activement au développement
personnel et à l’épanouissement de l’être.
1° Soulignez dans le chapitre que vous
venez de lire toutes les phrases qui vous apportent du mieux être.
Recopiez-les sur votre carnet en les mettant à la première personne
du singulier. Ordonnez-les de façon adéquate, afin qu’elles
aient un sens pour vous.
Vous pouvez les utiliser pour écrire le texte de votre prochaine séance
de relaxation. Enregistrez-le grâce à un magnétophone en
parlant d’une voix calme et tranquille. Vous pouvez également
demander à une personne que vous aimez de vous l’enregistrer.
Si vous le souhaitez, il vous est possible
d’accompagner la lecture de votre prochaine séance
de relaxation par une douce musique que vous appréciez.
Écoutez régulièrement cet enregistrement et notez l’effet
qu’il produit sur vous dans votre journal de bord.
2° Effectuer un exercice de relaxation.
Respirez profondément et imaginez que vous êtes au centre de votre
espace intérieur.
Représentez-vous cet espace au plus profond de vous, tel qu’il
vous apparaît.
Laissez faire les choses.
Si cet espace ne vous convient pas, progressivement,
visualisez-le se modifier.
Changez en le volume, la forme, l’éclairage, la couleur, etc,
jusqu’à ce qu’il vous plaise.
Cet espace vous appartient. Sentez-vous libre d’enlever tous les objets,
les personnes qui s’y trouvent. Ajoutez de même ce qui vous satisfait.
3° En vous inspirant de cet exercice,
vous pouvez rédiger à nouveau sur votre carnet
un ensemble de phrases qui vous apporte bien-être, détente
et tranquillité.
Veillez à n’utiliser que des
formulations positives en ne faisant jamais référence à des
termes ayant une connotation négative (chagrin, peine,
souffrance, etc.)
Enregistrez à nouveau cette séance
accompagnée d’une musique de relaxation.
4° Prenez une position confortable et
concentrez-vous.
Imaginez-vous cultiver votre jardin secret. Représentez-vous semer
des graines dans ce jardin et les arroser avec amour.
Prenez-en soin et laissez-les germer, se
développer et grandir. Appréciez de voir s’épanouir
un beau gazon, des fleurs, des arbustes et des arbres.
Voyez prospérer votre jardin secret
sous la forme d’un magnifique espace de verdure dans lequel
il fait bon se ressourcer.
5° Si vous n'y parvenez pas par vous même,
il peut être utile de vous faire aider par un professionnel de
l'hypnothérapie et de la gestion
du stress.
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(54) Ce que l’on appelle « signaling » en
hypnothérapie éricksonienne.
: Hypnothérapie
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