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Émotions positives et guérison - La Psycho-neuro-immunologie - Publications - Vous et votre Santé - Août 1998 - N° 62

Vous

et

votre

Santé

NB. Avec votre souris, un survol de quelques secondes des numéros indiqués entre parenthèses (1, 2, 3...) fera apparaître une bulle d'aide : référence de la recherche mentionnée.

Ces références, par trop volumineuses, étaient absentes lors de la publication de cet article.

Elles sont regroupées en fin de page dans la bibliographie.

 

En Couverture

 

La Psycho-neuro-immunologie

Le Stress

C'est aujourd'hui démontré scientifiquement par de nombreuses études, il est des émotions qui guérissent. Elles ont une influence considérable sur notre état de santé.

Beaucoup de chercheurs l'avaient pressenti. Ici même, dans ces colonnes, le Dr Michel Moirot, au début des années quatre-vingt-dix, présentait les conclusions de longues années d'investigations médicales sur l'origine des cancers. Il écrivait à ce propos : "J'ai étudié en détails des centaines de sujets atteints de cancers. Tous, sans aucune exception, étaient victimes de rejets social ayant joué un rôle déclenchant et aliénant dans le processus cancérigène." (...) "Un choc affectif heureux peut guérir un cancéreux s'il éprouve de nouveau, à la suite de ce choc, la joie de vivre."

Pour étudier ces mécanismes, une nouvelle science est née : la neuro-psycho-immunologie.

Avec le Dr Jean-Pierre Willem et Paul Zveguinzoff, nous comprenons mieux aujourd'hui quels bénéfices considérables chacun peut tirer de cette médecine pour le moins non conventionnelle.

 

Article : Pages 17 à 21

 

La psycho-neuro-immunologie

 

Ces émotions positives qui guérissent.

 

A travers le monde, depuis plus d'un demi-siècle, des centaines de chercheurs s’intéressent aux effets que l’esprit peut exercer sur le corps et notamment sur la biologie de l'individu.
Leurs observations montrent clairement que les émotions jouent un rôle déterminant dans le processus de maladie et de santé : Trente années de recherches ont permis d’explorer les effets de la pratique de techniques de gestion du stress et de relaxation sur la maladie.
Des études rigoureuses mettent en évidence une amélioration significative de la qualité de vie de personnes gravement malades (diminution de la douleur, des nausées et vomissements, troubles digestifs, insomnie, anxiété et dépression).
C’est à partir de ces constats qu’apparut une nouvelle discipline scientifique : la psycho-neuro-immunologie.


L'objet de cette science est de montrer les liens qui unissent des disciplines aussi différentes que la psychologie, la neurologie, l'immunologie et l'endocrinologie ; en d’autres termes les liens unissant l’esprit et le corps.
Les recherches les plus récentes permettent d’observer que ces techniques stimulent les défenses naturelles de l'organisme, notamment les cellules NK (Natural Killer) et augmentent ainsi l’espérance de vie.

Le stress chronique altère la santé


Les cellules font partie des lymphocytes, sous groupe des leucocytes (globules blancs), qui participent à la défense naturelle de notre organisme contre les attaques externes (microbes, virus, bactéries, etc.) et internes (cellules dysfonctionnelles, cancéreuses, etc).

Dans le cas du cancer du sein, par exemple, les attitudes dépressives comme l'apathie, l'indolence et la fatigue tendent à diminuer l'activité des cellules NK. Cela a pour effet d'augmenter la prolifération tumorale. (1)

Par ailleurs, l'activité de ces cellules est corrélée avec l'indice de Karnofsky, témoignant de l'état de santé général de l'individu et de sa survie.
De même, la qualité du soutien émotionnel apparaît l'élément le plus prédictif de l'activité de ces cellules. (2)

Le rôle de l'entourage familial, social, médical, etc. semble se répercuter assez directement sur les fonctions du système immunitaire.
En 1987, l'équipe de Kiecolt-Glaser a comparé 38 femmes mariées à 38 autres séparées ou divorcées. Les résultats de cette recherche indiquent que ces dernières souffrent plus de dépression que la population de femmes mariées. Par ailleurs, leurs capacités immunitaires ainsi que leur pourcentage de cellules NK s'avèrent également inférieurs à celui des femmes vivant en couple. Les femmes séparées depuis moins d'un an montrent également un pourcentage plus faible de cellules T4, les cellules hôtes du V.I.H. (3)

Des résultats comparables ont été observés dans le cadre d'une étude que cette équipe a réalisée sur une population masculine. (4)

De la même manière, d'autres chercheurs observent chez des personnes déprimées la diminution de certaines défenses immunitaires, l'augmentation de la fréquence des cancers et de la mortalité précoce. (5)

Des éléments d'explication sont fournis par cette équipe. (6)

Ils constatent chez des personnes très fortement déprimées une plus faible réparation de l'ADN (Acide Désoxyribonucléique) irradié, par référence à un groupe de personnes moins déprimées. Des conclusions identiques apparaissent lorsque les résultats de ce dernier groupe sont comparés à ceux de personnes non déprimées. Cette étude suggère que le stress émotionnel peut contribuer à un développement cellulaire anormal ou à une réduction de certaines défenses immunitaires.

Un stress plus anodin comme celui suscité par un examen altère certains facteurs de l’immunité chez des étudiants en bonne santé. Une nette diminution du pourcentage des lymphocytes T est observée. (7)

Ce stress, appelé "académique", diminue par ailleurs le pourcentage des cellules NK et semble augmenter le risque de la mononucléose infectieuse. (8)

Ces résultats sont en partie corroborés par une autre étude : Dorian (1986) observe chez les sujets très stressés le faible taux de cellules NK et d'interleukine 2. Cette mollécule est définie comme un "médiateur soluble jouant un rôle central dans les phénomènes de coopération cellulaire entre les différentes cellules du système immunitaire." (9)
Six semaines après l'examen, ces étudiants ont développé plus d'infections respiratoires que ceux du groupe témoin.
Les phénomènes de stress chroniques conditionnent, dans la majeure partie des cas, une diminution de certaines défenses. L'une des causes principales réside dans une difficulté d’adaptation aux stress.
Ne pas s’adapter aux stress diminue significativement les cellules NK. (10)

De plus, l'anxiété et la dépression qui résultent fréquemment de l'impossibilité à faire face aux situations de stress, majorent, comme nous l'avons vu, certaines déficiences de l'immunité.
A l’inverse, apprendre à devenir combatif, à gérer son stress et s’investir dans des techniques de relaxation visualisation stimulent les défenses de l’immunité et augmentent l’espérance de vie. (11)

 

Des études sur les effets du stress

L'équipe de Glaser a réalisé à ce sujet une étude randomisée tout à fait intéressante.

Elle porte sur des personnes soignant l’un de leurs parents atteint de la maladie d’Alzheimer. Par référence à un groupe témoin, ces personnes montrent un pourcentage inférieur de cellules T et notamment de T4.
Glaser observe que plus ces personnes sont proches du malade et plus le pourcentage des cellules NK s'avère bas.
Dans le cadre de cette étude, des groupes de soutien sont proposés à une partie de ces soignants.
Dans ces groupes, chacun est invité à exprimer ses émotions et faire l’apprentissage de techniques de relaxation.
Les personnes qui y participent révèlent une nette augmentation de ces cellules NK par rapport aux autres. (12)

Dans une autre étude, les Glaser ont également mesuré les effets de la pratique de la relaxation associée à des émotions positives sur un groupe de personnes assez âgées. Ils observent qu'une pratique de trois séances par semaine diminue l'intensité des symptômes liés au stress. Par voie de conséquence, ils constatent une augmentation significative de l'activité des cellules T et NK. Ces résultats s’accompagnent par ailleurs d’une diminution du taux des anticorps contre l'herpès simplex virus (HSV). (13)


La gestion du stress augmente donc certains facteurs de l’immunité.
Ces résultats se confirment dans le domaine de la cancérologie.
En 1988, l'équipe du docteur Gruber réalise une étude édifiante. Ces chercheurs proposent à des personnes atteintes de cancer de visualiser le combat qui oppose les forces du système immunitaire à leur maladie. Grâce à cette pratique, les personnes ayant participé à cette étude montrent une augmentation de leur résolution à vaincre la maladie. Ces exercices augmentent par ailleurs la formation des lymphocytes, la production d'anticorps et de cellules d'interleukine-2 dont le rôle est de stimuler l'activité des cellules NK et T. (14)

 

Un journaliste américain soigne sa spondylarthrite ankylosante

Norman Cousins, un journaliste américain s’est passionné pour la psycho-neuro-immunologie. Il a réussi à guérir d’une terrible maladie chronique et dégénérative : la spondylarthrite ankylosante.

C’est grâce à sa volonté de guérir qu’il affirme être sorti victorieux de son combat contre la maladie. Il avait en effet entrepris d’utiliser tous les moyens efficaces pour s’en sortir.

Il reconnut par la suite que les fortes doses de vitamines C qu’il avait absorbées n’avaient eu qu’un effet placebo. Norman Cousins estime que le fait de rire à gorge déployée lui a permis de supporter les fortes douleurs qui nécessitaient jusqu’alors un traitement morphinique.

Cette thérapie par le rire consistait à regarder des films comiques, lire et raconter des histoires drôles et s’amuser par tous les moyens possibles.

Bien après sa rémission, il a relaté dans son ouvrage : "La biologie de l'espoir" une étude réalisée sur lui-même :

"Je me demandai tout naturellement si le contraire de la dépression - l'anticipation d'un événement joyeux par exemple - pouvait accroître effectivement le nombre de cellules immunitaires.
On me fit deux prises de sang. Le premier prélèvement servit de référence.
Le deuxième fut effectué cinq minutes plus tard. Pendant l'intervalle, j'essayai de me mettre dans une humeur joyeuse, et de ressentir un bien-être émotionnel. (...)
L'avantage de cet intervalle de cinq minutes était que, si des modifications survenaient effectivement, le rapport de cause à effet serait établi. (...)

En cinq minutes seulement, l'augmentation moyenne des différents constituants de mon système immunitaire avait été de 53 % en moyenne - depuis 30 %, chiffre le plus bas dans la proportion du précurseur des cellules NK, jusqu'à une augmentation de 200 % des cellules T imprégnées d'anticorps." (15)

 

La gestion du stress par la thérapie de groupe


Norman Cousins a par la suite participé à une étude randomisée avec un remarquable psychiatre, le docteur Fawzy (1990). Cette étude porte sur les effets de la thérapie de groupe sur la biologie : 68 personnes atteintes de cancers sont réparties en deux groupes, témoin et expérimental. Les personnes du groupe expérimental bénéficient de 6 séances d'apprentissage de la relaxation et de techniques de gestion du stress, parallèlement à leur traitement médical.

Au bout de 6 mois, par référence au groupe témoin, suivi uniquement par les médecins, s’observe, chez les personnes qui pratiquent ces techniques, l'augmentation de la vigueur et la diminution de l'anxiété, la dépression, la confusion et la fatigue.

Ces résultats sont corrélés positivement avec l'augmentation des cellules NK et des macrophages ( les « grosses mangeuses » du système immunitaire).

En 1993, six ans après le début de cette étude, l’auteur publie les résultats qu'il observe sur le taux de rechute et de mortalité.

Rechute et survie de personnes atteintes de cancers

 

Groupe Témoin

Groupe

Gestion du stress

Rechute
Oui
13
7
Non
21
27
Survie
Décédé
10
3
Vivant
24
31



Comme il est possible de le constater, six ans après, le groupe pratiquant des techniques de gestion du stress connaît presque deux fois moins de rechute et trois fois moins de mortalité.


Déjà en 1989, l'équipe de David Spiegel publie dans le Lancet les résultats de sa recherche sur les effets d’un traitement psychosocial sur la durée de la survie. 86 patientes souffrant de cancer métastasé du sein sont randomisées dans deux groupes, témoin et expérimental.

Pendant 1 an, 50 femmes sont invitées à participer à une thérapie de groupe hebdomadaire, où elles ont la possibilité d'exprimer leurs émotions et de partager avec d'autres leur expérience de la pathologie. Elles bénéficient par ailleurs de l'apprentissage de l'auto-hypnose destiné à contrôler la douleur.
Dans le groupe ayant suivi ces séances, les femmes ont moitié moins de douleurs, moins de troubles de l'humeur, de réactions de peur et de comportements inadaptés.

Mais surtout, la survie du groupe contrôle est de 18,9 mois alors que celle du groupe expérimental a pratiquement doublée : 36,8 mois.

David Spiegel émet l'hypothèse que l'expression des émotions associée à l'auto-hypnose a pu modifier les systèmes neuro-immuno-endocrinologiques, et augmenter ainsi la durée de la survie. Il estime en outre que le groupe d’auto-support a sans doute favorisé ces résultats.


Beaucoup d'autres chercheurs et psychothérapeutes ont corrélé la pratique de ces techniques avec une augmentation de la qualité de vie et de la durée de survie de personnes atteintes de cancers, voire avec des rémissions spontanées. (16) et (17)


Tous reconnaissent l'importance de la pratique de techniques de modification de l'état de conscience éventuellement associée à l'expression des émotions négatives et à l'intériorisation d'émotions positives.

 

"Je suis fichu" - "Je vais m'en tirer"


Dans quelle mesure les émotions positives ou négatives, suggérées dans un état de conscience modifié, peuvent-elles moduler le nombre de cellules NK ? Quelle est la rapidité de ces modifications ?
C'est à ces questions que j'ai tenté de répondre en réalisant en 1995 une étude sur mon immunité. Celle-ci, pour des raisons éthiques et déontologiques ne peut être entreprise sur d'autres personnes dans le cadre d'une recherche randomisée.
En effet, la suggestion, qu'elle soit positive ou négative, peut entraîner, en fonction des capacités et de l'adhésion de la personne, la création d'une prophétie auto-réalisante. (18)

En fonction de l'histoire de l'individu, elle peut donner naissance à des scénarios diamétralement opposés : "Je suis fichu." "Je vais m'en tirer." Cette prophétie sera bien sûr modulée par la relation nouée avec le système de croyance alimenté par les autosuggestions.

Or, l'autosuggestion de souvenirs douloureux, associés à des émotions négatives, peut entraîner un état dépressif important dont les répercussions peuvent exercer un effet significatif sur les cellules NK, comme nous le voyons dans l'étude ci-dessous.

Présentation de l'étude :


Protocole à cas unique (single case design) réalisé sur l'expérimentateur.
Des autosuggestions positives ou négatives furent enregistrées par l’expérimentateur dans le cadre de la création d'un état de conscience modifié de type relaxation approfondie.
Deux enregistrements spécifiques de trente minutes ont été écoutés :
Premier jour (J1) = autosuggestions négatives, écouté à 8h00, 12h00 et 23h00.
Second jour (J2) = autosuggestions positives, écouté à 8h00, 12h00 et 23h00.
Les autosuggestions négatives reposaient sur les souffrances endurées et sur l'absence totale d'espoir de réussir quoique ce soit d'intéressant dans l'existence.
Les autosuggestions positives consistaient à retrouver de très bons souvenirs, des moments privilégiés de joie, de bonheur et d'espoir et à en projeter l'émotion dans un avenir proche.
La constance des facteurs : Sommeil, alimentation et exercices physiques a été surveillée pendant toute la durée de ce protocole.
Je tiens à remercier André Burckel dont le laboratoire a réalisé les analyses biologiques approfondies dans le cadre de cette étude.

 

Chronologie du protocole :


J1 T1 : (8h00) Prélèvement sanguin témoin.
Début des autosuggestions négatives.
J1 T2 : (13h00) Prélèvement sanguin. 5h00 de suggestions négatives.
J2 T1 : (8h00) Prélèvement sanguin. 24h00 de suggestions négatives.
Début des autosuggestions positives.
J2 T2 : (13h00) Prélèvement sanguin. 5h00 de suggestions positives.
J3 T1 : (8h00) Prélèvement sanguin. 24h00 de suggestions positives.

 

Résultats

 

Les effets d'autosuggestions négatives et positives sur les cellules NK.

 
Témoin
Suggestions Négatives Suggestions positives
J1 T1 J1 T2 J2 T1 J2 T2 J3 T1
NK 141 182 69 101 123

Ces résultats sont exprimés en pourcentage de NK par référence
à la population normale pour laquelle la moyenne est de 100.

 

 

Les autosuggestions positives augmentent le nombre des cellules N K.

Comme l'indiquent les résultats de l'étude, après cinq heures de suggestions négatives (J1 T2), les cellules NK atteignent un pic important (NK = 182).

C’est le produit d'un stress aigu lié à un épisode dépressif d'environ 5 heures. De fait, en cas de stress aigu, ces cellules tendent à augmenter. C’est la période de résistance à l’agression.

Après vingt-quatre heures d'autosuggestions négatives, lorsque le stress de la dépression programmée commence à devenir chronique (J2 T1), le pourcentage de ces cellules immunitaires diminue d'environ un tiers (NK = 69).

Il équivaut alors à presque la moitié du pourcentage de référence : (J1T1 : NK = 141)

A l'inverse, les autosuggestions positives doublent presque en 24 heures le nombre de ces cellules (J3T1 : NK = 123).

Elles permettent à l'organisme de recouvrer un taux de NK sensiblement identique à celui du prélèvement contrôle.


Ces résultats ne constituent qu'un fait et ne sauraient en aucun cas tenir lieu de preuve scientifique, l'étude n'ayant été conduite que sur un seul sujet.

Cependant, comme l'a écrit Claude Bernard, "les faits sont les matériaux inébranlables de la science" et cette expérimentation corrobore les résultats des recherches que nous avons passées en revue.

La concentration sur des pensées positives augmente l’espérance de vie.

Le stress, et particulièrement un stress chronique, peut entraîner une diminution significative des cellules NK.

A l'inverse, les techniques de gestion du stress semblent renforcer les processus de santé.

C’est particulièrement la production d’un état de conscience modifié associé à des suggestions positives qui permettent d’observer une augmentation de l’immunité.


Or, dans le monde entier et depuis la nuit des temps s’observent ces pratiques.
Quels sont les points de convergences qui unissent des pratiques aussi différentes a priori que la prière, la méditation, le yoga, la relaxation, le Taï Chi, la gestion du stress, etc ?

Chaque année en France, l'église catholique réunit un comité de spécialistes chargés de statuer sur le caractère miraculeux de rémissions observées entre autre à Lourdes.
Ces rémissions spontanées s'observant parfois lorsqu'une personne, de quelque confession qu'elle soit, s'investit et s’absorbe intensément dans la prière.
On le sait intuitivement, l'espoir fait vivre et la foi soulève des montagnes.

Spontanément, les rémissions ne sont pas le fruit du hasard.
Il est vrai qu'un simple placebo peut entraîner une rémission spontanée d'un lymphosarcome très avancé comme l'a montré la publication du Docteur Klopfer. (19)


Il apparait que la foi et la croyance jouent un rôle parfois déterminant dans les processus de maladie et de santé.


D'autres rémissions ont également été recensées chez des personnes ayant une pratique de différents types de yoga, de Taî-Chi, de Chi-Cong ou d'autres méditations tantriques, bouddhiques ou zen.
Elles se retrouvent aussi liées à l'hypnose et aux nombreuses méthodes qui s'en inspirent comme la relaxation, le training autogène, la sophrologie, le bio-feed-back, l'autosuggestion, la visualisation, l'expansion de conscience, etc...

En fait, à travers des philosophies variées, et par le biais de techniques diverses, se crée ce que les spécialistes appellent un "état de conscience modifié".


L’état de conscience influe sur les systèmes : 1°) Nerveux central (le cerveau). 2°) Immunitaire 3°) Endocrinien.


Souvent grâce à des exercices de respiration, de relaxation ou de représentation mentale, l'individu se "débranche" des stimulations du monde extérieur et se centre sur lui-même. Peu à peu, la concentration et le recueillement lui permettent de profiter d'une détente et d'un plus grand sentiment de paix et de sérénité. Cette modification de l'état de conscience introduit un mode de fonctionnement cérébral différent.

Généralement, face à un stress, l'individu cherche à contrôler la situation. Il l'analyse "objectivement" de façon cartésienne et rationnelle afin d'élaborer un ensemble de solutions. Cette démarche est liée au mode de fonctionnement de l'hémisphère gauche qui est notamment spécialisé dans le traitement de la parole d'un point de vue verbal et linguistique. (20)


A l'inverse, l'hémisphère droit est impliqué dans les processus d'imagerie mentale. L'émotion y est prédominante au même titre que la créativité.
Certains chercheurs estiment que l'état de conscience modifié met "en veilleuse" l'hémisphère rationnel au profit de l'hémisphère créatif. Des solutions nouvelles et jusqu'alors non envisagées peuvent alors apparaître.

Le docteur Wickramasekera estime que : "Les patients réagissant bien aux placebos, tout comme les bons sujets hypnotiques, inhibent le mode critique, analytique de traitement de l'information caractéristique de l'hémisphère dominant et verbal (hémisphère gauche)." (21) ; et cela au profit de l'utilisation de l'hémisphère droit.

Cette conception tend à expliquer que l'état de conscience modifié permette de bénéficier d'une meilleure adaptation au stress d'où une logique rétroaction au niveau du système immunitaire.

Un certain nombre de recherches expérimentales montre que les techniques de gestion du stress mettent en action le système parasympathique. Celui-ci correspond à un état de vagotonie dont l'action bénéfique se ressent sur les systèmes immunitaire, endocrinien, et, de façon générale physiologique. (22)


A l'inverse, le stress active le fonctionnement du système sympathique, ce qui, dans le cas d'un stress chronique, peut avoir comme nous l'avons vu des conséquences dommageables sur la santé. (23)

 

L’espoir permet de profiter d’une meilleure santé.

Un autre ingrédient de ce processus thérapeutique semble résider dans la dimension d'espoir d'améliorer sa condition de vie et de participer à sa santé.

Déjà en 1950, des psychologues ont mis en évidence le fait que 70 à 80 % des personnes consultant en médecine générale connaissent une attitude psychologique spécifique avant de tomber malade. Cette attitude, baptisée "abandonnant-abandonnée" se caractérise par un sentiment d'impuissance et de désespoir, une image dépréciée d'eux-mêmes et l'envie de tout abandonner. (24)

Sandra Lévy, psychiatre américain spécialiste du cancer qui a passé en revue des centaines de travaux de recherche, parvient à des conclusions similaires :
"Les pourcentages de survie les plus faibles correspondent à des états de dépression ou d'impuissance, tandis que les pourcentages les plus élevés correspondent à la volonté de réagir." (25)

Une attitude de joie s'avère encore plus importante que la combativité. (26)

Une autre étude montre que l'évitement produit une diminution des catécholamines, notamment l'adrénaline, ainsi qu'une diminution des cellules NK, alors qu'une attitude d'affrontement permet d'observer le résultat inverse. (27)

 

Les techniques de gestion du stress modifient l'attitude psychologique.

Pour des femmes atteintes de cancer du sein, une attitude de déni ou de combativité correspond à un taux de survie significativement supérieur par rapport à une attitude d'impuissance ou de fatalité : 45% au lieu de 17% (p < 0.037).

En d'autres termes, après 10 ans d'études, ne survivent que 25 % de personnes qui acceptent stoïquement leur sort et 20 % de personnes impuissantes ou désespérées. (28)


Par contre, vivent 50 % de personnes qui dénient leur maladie et 70 % de personnes combatives.


Cette recherche, tout comme les précédentes, confirme le fait que l'attitude psychologique joue un rôle déterminant dans le processus de santé. Elle peut augmenter le pourcentage des cellules NK, corrélées, je le rappelle, avec la survie de l'individu.

L’apprentissage de techniques de gestion du stress constitue un espoir pour de nombreuses personnes atteintes de maladies chroniques. Des études randomisées françaises, respectant tous les critères de déontologie et de rigueur scientifique, paraissent indispensables.


Elles permettront d'établir dans quelle mesure, même en France, l'individu peut contribuer à sa santé en utilisant ses ressources personnelles.

Il serait grand temps que ces approches se développent dans les hôpitaux.

Particulièrement dans notre pays si gravement touché par le cancer et détenteur du record du monde de la consommation de tranquillisants et d'antidépresseurs.

 

Combattre la maladie en utilisant ses ressources intérieures

Nous sommes soumis chaque jour à une collection de stress variés. Notre façon de nous y adapter est déterminante. Se relaxer, rentrer à l’intérieur de soi, en prenant de la distance, du recul, par rapport à ses difficultés, permet de mieux percevoir le contexte de la situation et les alternatives qui y sont contenues.
Il est bon d’apprendre à installer en soi un état de relaxation. Il génère des émotions positives et une confiance nouvelle pour trouver une solution adaptée à chaque situation.

Comme l’indiquent les recherches passées en revue, apprendre à gérer ses stress améliore la qualité de vie et renforce certaines défenses de notre immunité. A l’inverse, les émotions négatives nous plongent dans un état de conscience douloureux. Un état dépressif s’installe insidieusement. L’organisme tente de se défendre, ce qui se traduit par une augmentation momentanée des cellules NK. En restant en contact avec ces émotions négatives, Les cellules NK s’étiolent et tendent à disparaître.

Dans le cadre de notre recherche, la production d'un état de conscience modifié, associée à des autosuggestions positives, permet presque à ces cellules de doubler leur population et de retrouver leur niveau d'origine en 24 heures.

Cette étude exploratoire ne prétend pas expliquer scientifiquement le lien qui unit les autosuggestions de croyances, donc d’émotions, positives ou négatives, avec la biologie de l'individu. Son seul intérêt est de corroborer les études précédentes et de stimuler le développement de recherches futures.

Son espoir est de vous permettre de réaliser à quel point vos pensées et vos actes déterminent votre état de santé. Combattre la maladie d’une façon active et positive augmente la qualité de vie, les défenses immunitaires et l’espérance de vie.

Je vous invite à apprendre et à pratiquer des techniques de santé ; vous investir dans une concentration sur vos ressources intérieures; vous focaliser sur ce qui est source de joie, d’espoir et sur toutes ces émotions positives qui guérissent.

Paul Zveguinzoff. Président de l’association Agir pour sa Santé.


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La Psycho-neuro-immunologie - Guérison et émotions positives - Publications - Vous et votre santé - Août 1998 - N° 62
Psychothérapie et cancer, sida, sclérose en plaques - Publications - Médecine douce - Février 1998 - pages 28 à 30.

 

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