En Couverture
La Psycho-neuro-immunologie
Le Stress
C'est aujourd'hui démontré
scientifiquement par de nombreuses études, il
est des émotions qui guérissent. Elles
ont une influence considérable sur notre état
de santé.
Beaucoup de chercheurs l'avaient
pressenti. Ici même, dans ces colonnes, le Dr
Michel Moirot, au début des années quatre-vingt-dix,
présentait les conclusions de longues années
d'investigations médicales sur l'origine des
cancers. Il écrivait à ce propos : "J'ai étudié en
détails des centaines
de sujets atteints de cancers. Tous, sans aucune exception,
étaient victimes de rejets social ayant joué
un rôle déclenchant et aliénant
dans le processus cancérigène." (...)
"Un choc affectif heureux peut guérir un
cancéreux s'il éprouve de nouveau, à
la suite de ce choc, la joie de vivre."
Pour étudier ces mécanismes,
une nouvelle science est née : la neuro-psycho-immunologie.
Avec le Dr Jean-Pierre Willem et Paul
Zveguinzoff, nous comprenons mieux aujourd'hui quels
bénéfices considérables chacun
peut tirer de cette médecine pour le moins non
conventionnelle.
Article : Pages 17 à
21
La psycho-neuro-immunologie
Ces émotions positives
qui guérissent.
A travers le monde,
depuis plus d'un demi-siècle, des centaines de
chercheurs s’intéressent aux effets que
l’esprit peut exercer sur le corps et notamment
sur la biologie de l'individu.
Leurs observations montrent clairement que les émotions
jouent un rôle déterminant dans le processus
de maladie et de santé : Trente années
de recherches ont permis d’explorer les effets
de la pratique de techniques de gestion du stress et
de relaxation sur la maladie.
Des études rigoureuses mettent en évidence
une amélioration significative de la qualité
de vie de personnes gravement malades (diminution de
la douleur, des nausées et vomissements, troubles
digestifs, insomnie, anxiété et dépression).
C’est à partir de ces constats qu’apparut
une nouvelle discipline scientifique : la psycho-neuro-immunologie.
L'objet de cette science est
de montrer les liens qui unissent des disciplines aussi
différentes que la psychologie, la neurologie,
l'immunologie et l'endocrinologie ; en d’autres
termes les liens unissant l’esprit et le corps.
Les recherches les plus récentes permettent d’observer
que ces techniques stimulent les défenses naturelles
de l'organisme, notamment les cellules NK (Natural Killer)
et augmentent ainsi l’espérance de vie.
Le stress chronique
altère
la santé
Les cellules font partie des lymphocytes,
sous groupe des leucocytes (globules blancs), qui participent à la défense naturelle de notre organisme
contre les attaques externes (microbes, virus, bactéries,
etc.) et internes (cellules dysfonctionnelles, cancéreuses,
etc).
Dans le cas du cancer du sein, par
exemple, les attitudes dépressives comme l'apathie,
l'indolence et la fatigue tendent à diminuer
l'activité des cellules NK. Cela a pour effet
d'augmenter la prolifération tumorale.
(1)
Par ailleurs, l'activité de
ces cellules est corrélée avec l'indice
de Karnofsky, témoignant de l'état de
santé général de l'individu et
de sa survie.
De même, la qualité du soutien émotionnel
apparaît l'élément le plus prédictif
de l'activité de ces cellules.
(2)
Le rôle de l'entourage familial,
social, médical, etc. semble se répercuter
assez directement sur les fonctions du système
immunitaire.
En 1987, l'équipe de Kiecolt-Glaser a comparé
38 femmes mariées à 38 autres séparées
ou divorcées. Les résultats de cette recherche
indiquent que ces dernières souffrent plus de
dépression que la population de femmes mariées.
Par ailleurs, leurs capacités immunitaires ainsi
que leur pourcentage de cellules NK s'avèrent
également inférieurs à celui des
femmes vivant en couple. Les femmes séparées
depuis moins d'un an montrent également un pourcentage
plus faible de cellules T4, les cellules hôtes
du V.I.H. (3)
Des résultats comparables
ont été observés dans le cadre
d'une étude que cette équipe a réalisée
sur une population masculine.
(4)
De la même manière, d'autres chercheurs
observent chez des personnes déprimées
la diminution de certaines défenses immunitaires,
l'augmentation de la fréquence des cancers et
de la mortalité précoce. (5)
Des éléments d'explication sont fournis
par cette équipe. (6)
Ils constatent chez des personnes
très fortement déprimées une
plus faible réparation de l'ADN (Acide Désoxyribonucléique)
irradié, par référence à
un groupe de personnes moins déprimées.
Des conclusions identiques apparaissent lorsque
les résultats de ce dernier groupe sont comparés
à ceux de personnes non déprimées.
Cette étude suggère que le stress émotionnel
peut contribuer à un développement
cellulaire anormal ou à une réduction
de certaines défenses immunitaires.
Un stress plus anodin comme celui
suscité par un examen altère certains
facteurs de l’immunité chez des étudiants
en bonne santé. Une nette diminution du pourcentage
des lymphocytes T est observée. (7)
Ce stress, appelé "académique",
diminue par ailleurs le pourcentage des cellules NK
et semble augmenter le risque de la mononucléose
infectieuse. (8)
Ces résultats sont en partie
corroborés par une autre étude : Dorian
(1986) observe chez les sujets très stressés
le faible taux de cellules NK et d'interleukine 2. Cette
mollécule est définie comme un "médiateur
soluble jouant un rôle central dans les phénomènes
de coopération cellulaire entre les différentes
cellules du système immunitaire."
(9)
Six semaines après l'examen, ces étudiants
ont développé plus d'infections respiratoires
que ceux du groupe témoin.
Les phénomènes de stress chroniques conditionnent,
dans la majeure partie des cas, une diminution de certaines
défenses. L'une des causes principales réside
dans une difficulté d’adaptation aux stress.
Ne pas s’adapter aux stress diminue significativement
les cellules NK. (10)
De plus, l'anxiété
et la dépression qui résultent fréquemment
de l'impossibilité à faire face aux situations
de stress, majorent, comme nous l'avons vu, certaines
déficiences de l'immunité.
A l’inverse, apprendre à devenir combatif,
à gérer son stress et s’investir
dans des techniques de relaxation visualisation stimulent
les défenses de l’immunité et augmentent
l’espérance de vie.
(11)
Des études sur
les effets du stress
L'équipe de Glaser a réalisé
à ce sujet une étude randomisée
tout à fait intéressante.
Elle porte sur des personnes soignant
l’un de leurs parents atteint de la maladie d’Alzheimer.
Par référence à un groupe témoin,
ces personnes montrent un pourcentage inférieur
de cellules T et notamment de T4.
Glaser observe que plus ces personnes sont proches du
malade et plus le pourcentage des cellules NK s'avère
bas.
Dans le cadre de cette étude, des groupes de
soutien sont proposés à une partie de
ces soignants.
Dans ces groupes, chacun est invité à exprimer
ses émotions et faire l’apprentissage
de techniques de relaxation.
Les personnes qui y participent révèlent
une nette augmentation de ces cellules NK par rapport
aux autres. (12)
Dans une autre étude, les Glaser
ont également mesuré les effets de la
pratique de la relaxation associée à des
émotions positives sur un groupe de personnes
assez âgées. Ils observent qu'une pratique
de trois séances par semaine diminue l'intensité
des symptômes liés au stress. Par voie
de conséquence, ils constatent une augmentation
significative de l'activité des cellules T et
NK. Ces résultats s’accompagnent par ailleurs
d’une diminution du taux des anticorps contre
l'herpès simplex virus (HSV). (13)
La gestion du stress augmente donc certains facteurs
de l’immunité.
Ces résultats se confirment dans le domaine de
la cancérologie.
En 1988, l'équipe du docteur Gruber réalise
une étude édifiante. Ces chercheurs proposent
à des personnes atteintes de cancer de visualiser
le combat qui oppose les forces du système immunitaire
à leur maladie. Grâce à cette pratique,
les personnes ayant participé à cette
étude montrent une augmentation de leur résolution
à vaincre la maladie. Ces exercices augmentent
par ailleurs la formation des lymphocytes, la production
d'anticorps et de cellules d'interleukine-2 dont le
rôle est de stimuler l'activité des cellules
NK et T. (14)
Un journaliste américain
soigne sa spondylarthrite ankylosante
Norman Cousins, un journaliste américain
s’est passionné pour la psycho-neuro-immunologie.
Il a réussi à guérir d’une
terrible maladie chronique et dégénérative
: la spondylarthrite ankylosante.
C’est grâce à sa
volonté de guérir qu’il affirme
être sorti victorieux de son combat contre la
maladie. Il avait en effet entrepris d’utiliser
tous les moyens efficaces pour s’en sortir.
Il reconnut par la suite que les
fortes doses de vitamines C qu’il avait absorbées
n’avaient eu qu’un effet placebo. Norman
Cousins estime que le fait de rire à gorge
déployée
lui a permis de supporter les fortes douleurs qui nécessitaient
jusqu’alors un traitement morphinique.
Cette thérapie par le rire
consistait à regarder des films comiques, lire
et raconter des histoires drôles et s’amuser
par tous les moyens possibles.
Bien après sa rémission,
il a relaté dans son ouvrage : "La biologie
de l'espoir" une étude réalisée
sur lui-même :
"Je me demandai tout naturellement
si le contraire de la dépression - l'anticipation
d'un événement joyeux par exemple - pouvait
accroître effectivement le nombre de cellules
immunitaires.
On me fit deux prises de sang. Le premier prélèvement
servit de référence.
Le deuxième fut effectué cinq minutes
plus tard. Pendant l'intervalle, j'essayai de me mettre
dans une humeur joyeuse, et de ressentir un bien-être
émotionnel. (...)
L'avantage de cet intervalle de cinq minutes était
que, si des modifications survenaient effectivement,
le rapport de cause à effet serait établi.
(...)
En cinq minutes
seulement, l'augmentation moyenne des différents
constituants de mon système immunitaire avait
été de 53 % en moyenne - depuis 30 %,
chiffre le plus bas dans la proportion du précurseur
des cellules NK, jusqu'à une augmentation de
200 % des cellules T imprégnées d'anticorps."
(15)
La gestion du stress
par la thérapie de groupe
Norman Cousins a par la suite
participé à une étude randomisée
avec un remarquable psychiatre, le docteur Fawzy (1990).
Cette étude porte sur les effets de la thérapie
de groupe sur la biologie : 68 personnes atteintes de
cancers sont réparties en deux groupes, témoin
et expérimental. Les personnes du groupe expérimental
bénéficient de 6 séances d'apprentissage
de la relaxation et de techniques de gestion du stress,
parallèlement à leur traitement médical.
Au bout de 6 mois, par référence
au groupe témoin, suivi uniquement par les médecins,
s’observe, chez les personnes qui pratiquent ces
techniques, l'augmentation de la vigueur et la diminution
de l'anxiété, la dépression, la
confusion et la fatigue.
Ces résultats sont corrélés
positivement avec l'augmentation des cellules NK et
des macrophages ( les « grosses mangeuses »
du système immunitaire).
En 1993, six ans après le début
de cette étude, l’auteur publie les résultats
qu'il observe sur le taux de rechute et de mortalité.
Rechute et survie de personnes atteintes
de cancers
|
|
Groupe
Témoin |
|
Rechute |
Oui |
13 |
7 |
Non |
21 |
27 |
Survie |
Décédé |
10 |
3 |
Vivant |
24 |
31 |
Comme il est possible
de le constater, six ans après, le groupe pratiquant
des techniques de gestion du stress connaît presque
deux fois moins de rechute et trois fois moins de mortalité.
Déjà en 1989, l'équipe de David
Spiegel publie dans le Lancet les résultats de
sa recherche sur les effets d’un traitement psychosocial
sur la durée de la survie. 86 patientes souffrant
de cancer métastasé du sein sont randomisées
dans deux groupes, témoin et expérimental.
Pendant 1 an, 50 femmes sont invitées
à participer à une thérapie de
groupe hebdomadaire, où elles ont la possibilité
d'exprimer leurs émotions et de partager avec
d'autres leur expérience de la pathologie. Elles
bénéficient par ailleurs de l'apprentissage
de l'auto-hypnose destiné à contrôler
la douleur.
Dans le groupe ayant suivi ces séances, les femmes
ont moitié moins de douleurs, moins de troubles
de l'humeur, de réactions de peur et de comportements
inadaptés.
Mais surtout, la survie du
groupe contrôle est de 18,9 mois alors que celle
du groupe expérimental a pratiquement doublée
: 36,8 mois.
David Spiegel émet l'hypothèse
que l'expression des émotions associée
à l'auto-hypnose a pu modifier les systèmes
neuro-immuno-endocrinologiques, et augmenter ainsi la
durée de la survie. Il estime en outre que le
groupe d’auto-support a sans doute favorisé
ces résultats.
Beaucoup d'autres chercheurs et psychothérapeutes
ont corrélé la pratique de ces techniques
avec une augmentation de la qualité de vie et
de la durée de survie de personnes atteintes
de cancers, voire avec des rémissions spontanées.
(16)
et (17)
Tous reconnaissent l'importance de la pratique de techniques
de modification de l'état de conscience éventuellement
associée à l'expression des émotions
négatives et à l'intériorisation
d'émotions positives.
"Je suis fichu" -
"Je vais m'en tirer"
Dans quelle mesure les émotions
positives ou négatives, suggérées
dans un état de conscience modifié, peuvent-elles
moduler le nombre de cellules NK ? Quelle est la rapidité
de ces modifications ?
C'est à ces questions que j'ai tenté de
répondre en réalisant en 1995 une étude
sur mon immunité. Celle-ci, pour des raisons
éthiques et déontologiques ne peut être
entreprise sur d'autres personnes dans le cadre d'une
recherche randomisée.
En effet, la suggestion, qu'elle soit positive ou négative,
peut entraîner, en fonction des capacités
et de l'adhésion de la personne, la création
d'une prophétie auto-réalisante. (18)
En fonction de l'histoire de l'individu,
elle peut donner naissance à des scénarios
diamétralement opposés : "Je suis
fichu." "Je vais m'en tirer." Cette prophétie
sera bien sûr modulée par la relation nouée
avec le système de croyance alimenté par
les autosuggestions.
Or, l'autosuggestion de souvenirs
douloureux, associés à des émotions
négatives, peut entraîner un état
dépressif important dont les répercussions
peuvent exercer un effet significatif sur les cellules
NK, comme nous le voyons dans l'étude ci-dessous.
Présentation
de l'étude :
Protocole à cas
unique (single case design) réalisé
sur l'expérimentateur.
Des autosuggestions positives ou négatives
furent enregistrées par l’expérimentateur
dans le cadre de la création d'un état
de conscience modifié de type relaxation
approfondie.
Deux enregistrements spécifiques de trente
minutes ont été écoutés
:
Premier jour (J1) = autosuggestions négatives,
écouté à 8h00, 12h00 et 23h00.
Second jour (J2) = autosuggestions positives,
écouté à 8h00, 12h00 et 23h00.
Les autosuggestions négatives reposaient
sur les souffrances endurées et sur l'absence
totale d'espoir de réussir quoique ce soit
d'intéressant dans l'existence.
Les autosuggestions positives consistaient à
retrouver de très bons souvenirs, des moments
privilégiés de joie, de bonheur
et d'espoir et à en projeter l'émotion
dans un avenir proche.
La constance des facteurs : Sommeil, alimentation
et exercices physiques a été surveillée
pendant toute la durée de ce protocole.
Je tiens à remercier André Burckel
dont le laboratoire a réalisé les
analyses biologiques approfondies dans le cadre
de cette étude.
Chronologie du protocole
:
J1 T1 : (8h00) Prélèvement
sanguin témoin.
Début des autosuggestions négatives.
J1 T2 : (13h00) Prélèvement sanguin.
5h00 de suggestions négatives.
J2 T1 : (8h00) Prélèvement sanguin.
24h00 de suggestions négatives.
Début des autosuggestions positives.
J2 T2 : (13h00) Prélèvement sanguin.
5h00 de suggestions positives.
J3 T1 : (8h00) Prélèvement sanguin.
24h00 de suggestions positives.
Résultats
Les
effets d'autosuggestions négatives et positives
sur les cellules NK.
|
Témoin |
Suggestions
Négatives |
Suggestions
positives |
J1 T1 |
J1 T2 |
J2 T1 |
J2 T2 |
J3 T1 |
NK |
141 |
182 |
69 |
101 |
123 |
Ces résultats
sont exprimés en pourcentage de NK par
référence
à la population normale pour laquelle la
moyenne est de 100. |
Les autosuggestions
positives augmentent le nombre des cellules N K.
Comme l'indiquent
les résultats de l'étude, après
cinq heures de suggestions négatives (J1 T2),
les cellules NK atteignent un pic important (NK = 182).
C’est le produit d'un stress
aigu lié à un épisode dépressif
d'environ 5 heures. De fait, en cas de stress aigu,
ces cellules tendent à augmenter. C’est
la période de résistance à l’agression.
Après vingt-quatre heures d'autosuggestions
négatives, lorsque le stress de la dépression
programmée commence à devenir chronique
(J2 T1), le pourcentage de ces cellules immunitaires
diminue d'environ un tiers (NK = 69).
Il équivaut alors à presque la moitié
du pourcentage de référence : (J1T1 :
NK = 141)
A l'inverse, les autosuggestions
positives doublent presque en 24 heures le nombre de
ces cellules (J3T1 : NK = 123).
Elles permettent à l'organisme
de recouvrer un taux de NK sensiblement identique à
celui du prélèvement contrôle.
Ces résultats ne constituent qu'un fait et ne
sauraient en aucun cas tenir lieu de preuve scientifique,
l'étude n'ayant été conduite que
sur un seul sujet.
Cependant, comme l'a écrit
Claude Bernard, "les faits sont les matériaux
inébranlables de la science" et cette expérimentation
corrobore les résultats des recherches que nous
avons passées en revue.
La concentration sur
des pensées positives augmente l’espérance
de vie.
Le stress, et particulièrement
un stress chronique, peut entraîner une diminution
significative des cellules NK.
A l'inverse, les techniques de gestion du stress semblent
renforcer les processus de santé.
C’est particulièrement
la production d’un état de conscience modifié
associé à des suggestions positives qui
permettent d’observer une augmentation de l’immunité.
Or, dans le monde entier et depuis la nuit des temps
s’observent ces pratiques.
Quels sont les points de convergences qui unissent des
pratiques aussi différentes a priori que la prière,
la méditation, le yoga, la relaxation, le Taï
Chi, la gestion du stress, etc ?
Chaque année en France, l'église
catholique réunit un comité de spécialistes
chargés de statuer sur le caractère miraculeux
de rémissions observées entre autre à
Lourdes.
Ces rémissions spontanées s'observant
parfois lorsqu'une personne, de quelque confession qu'elle
soit, s'investit et s’absorbe intensément
dans la prière.
On le sait intuitivement, l'espoir fait vivre et la
foi soulève des montagnes.
Spontanément, les rémissions
ne sont pas le fruit du hasard.
Il est vrai qu'un simple placebo peut entraîner
une rémission spontanée d'un lymphosarcome
très avancé comme l'a montré la
publication du Docteur Klopfer.
(19)
Il apparait que la foi et la croyance jouent
un rôle parfois déterminant dans les processus
de maladie et de santé.
D'autres rémissions ont également été
recensées chez des personnes ayant une pratique
de différents types de yoga, de Taî-Chi,
de Chi-Cong ou d'autres méditations tantriques,
bouddhiques ou zen.
Elles se retrouvent aussi liées à l'hypnose
et aux nombreuses méthodes qui s'en inspirent
comme la relaxation, le training autogène, la
sophrologie, le bio-feed-back, l'autosuggestion, la
visualisation, l'expansion de conscience, etc...
En fait, à travers des philosophies variées,
et par le biais de techniques diverses, se crée
ce que les spécialistes appellent un "état
de conscience modifié".
L’état de
conscience influe sur les systèmes : 1°)
Nerveux central (le cerveau). 2°) Immunitaire 3°)
Endocrinien.
Souvent grâce à
des exercices de respiration, de relaxation ou de représentation
mentale, l'individu se "débranche"
des stimulations du monde extérieur et se centre
sur lui-même. Peu à peu, la concentration
et le recueillement lui permettent de profiter d'une
détente et d'un plus grand sentiment de paix
et de sérénité. Cette modification
de l'état de conscience introduit un mode de
fonctionnement cérébral différent.
Généralement, face
à un stress, l'individu cherche à contrôler
la situation. Il l'analyse "objectivement"
de façon cartésienne et rationnelle afin
d'élaborer un ensemble de solutions. Cette démarche
est liée au mode de fonctionnement de l'hémisphère
gauche qui est notamment spécialisé dans
le traitement de la parole d'un point de vue verbal
et linguistique. (20)
A l'inverse, l'hémisphère droit est impliqué
dans les processus d'imagerie mentale. L'émotion
y est prédominante au même titre que la
créativité. Certains
chercheurs estiment que l'état de conscience
modifié met "en veilleuse" l'hémisphère
rationnel au profit de l'hémisphère créatif.
Des solutions nouvelles et jusqu'alors non envisagées
peuvent alors apparaître.
Le docteur Wickramasekera estime
que : "Les patients réagissant bien aux
placebos, tout comme les bons sujets hypnotiques, inhibent
le mode critique, analytique de traitement de l'information
caractéristique de l'hémisphère
dominant et verbal (hémisphère gauche)."
(21)
; et cela au profit de l'utilisation de l'hémisphère
droit.
Cette conception tend à expliquer
que l'état de conscience modifié permette
de bénéficier d'une meilleure adaptation
au stress d'où une logique rétroaction
au niveau du système immunitaire.
Un certain nombre de recherches expérimentales
montre que les techniques de gestion du stress mettent
en action le système parasympathique. Celui-ci
correspond à un état de vagotonie dont
l'action bénéfique se ressent sur
les systèmes immunitaire, endocrinien, et,
de façon
générale physiologique. (22)
A l'inverse, le stress active le fonctionnement du système
sympathique, ce qui, dans le cas d'un stress chronique,
peut avoir comme nous l'avons vu des conséquences
dommageables sur la santé. (23)
L’espoir permet
de profiter d’une meilleure santé.
Un autre ingrédient
de ce processus thérapeutique semble résider
dans la dimension d'espoir d'améliorer sa condition
de vie et de participer à sa santé.
Déjà en 1950, des psychologues
ont mis en évidence le fait que 70 à 80
% des personnes consultant en médecine générale
connaissent une attitude psychologique spécifique
avant de tomber malade. Cette attitude, baptisée
"abandonnant-abandonnée" se caractérise
par un sentiment d'impuissance et de désespoir,
une image dépréciée d'eux-mêmes
et l'envie de tout abandonner. (24)
Sandra Lévy, psychiatre américain
spécialiste du cancer qui a passé en revue
des centaines de travaux de recherche, parvient à
des conclusions similaires :
"Les pourcentages de survie les plus faibles correspondent
à des états de dépression ou d'impuissance,
tandis que les pourcentages les plus élevés
correspondent à la volonté de réagir."
(25)
Une attitude de joie s'avère
encore plus importante que la combativité. (26)
Une autre étude
montre que l'évitement produit une diminution
des catécholamines, notamment l'adrénaline,
ainsi qu'une diminution des cellules NK, alors qu'une
attitude d'affrontement permet d'observer le résultat
inverse. (27)
Les techniques de gestion
du stress modifient l'attitude psychologique.
Pour des femmes atteintes de cancer
du sein, une attitude de déni ou de combativité
correspond à un taux de survie significativement
supérieur par rapport à une attitude d'impuissance
ou de fatalité : 45% au lieu de 17% (p < 0.037).
En d'autres termes, après
10 ans d'études, ne survivent que 25 % de personnes
qui acceptent stoïquement leur sort et 20 % de
personnes impuissantes ou désespérées.
(28)
Par contre, vivent 50 % de personnes qui dénient
leur maladie et 70 % de personnes combatives.
Cette recherche, tout comme les précédentes,
confirme le fait que l'attitude psychologique joue un
rôle déterminant dans le processus de santé.
Elle peut augmenter le pourcentage des cellules NK,
corrélées, je le rappelle, avec la survie
de l'individu.
L’apprentissage de techniques
de gestion du stress constitue un espoir pour de nombreuses
personnes atteintes de maladies chroniques. Des études
randomisées françaises, respectant tous
les critères de déontologie et de rigueur
scientifique, paraissent indispensables.
Elles permettront d'établir dans quelle mesure,
même en France, l'individu peut contribuer à
sa santé en utilisant ses ressources personnelles.
Il serait grand temps que
ces approches se développent dans les hôpitaux.
Particulièrement dans notre
pays si gravement touché par le cancer et détenteur
du record du monde de la consommation de tranquillisants
et d'antidépresseurs.
Combattre la maladie
en utilisant ses ressources intérieures
Nous sommes soumis chaque jour
à une collection de stress variés. Notre
façon de nous y adapter est déterminante.
Se relaxer, rentrer à l’intérieur
de soi, en prenant de la distance, du recul, par rapport
à ses difficultés, permet de mieux percevoir
le contexte de la situation et les alternatives qui y
sont contenues.
Il est bon d’apprendre à installer en soi
un état de relaxation. Il génère
des émotions positives et une confiance nouvelle
pour trouver une solution adaptée à chaque
situation.
Comme l’indiquent les recherches
passées en revue, apprendre à gérer
ses stress améliore la qualité de vie
et renforce certaines défenses de notre immunité.
A l’inverse, les émotions négatives
nous plongent dans un état de conscience
douloureux. Un état dépressif s’installe
insidieusement. L’organisme tente de se
défendre, ce qui
se traduit par une augmentation momentanée des
cellules NK. En restant en contact avec ces émotions
négatives, Les cellules NK s’étiolent
et tendent à disparaître.
Dans le cadre de notre recherche,
la production d'un état de conscience modifié,
associée à des autosuggestions positives,
permet presque à ces cellules de doubler leur
population et de retrouver leur niveau d'origine en
24 heures.
Cette étude
exploratoire ne prétend pas expliquer scientifiquement
le lien qui unit les autosuggestions de croyances, donc
d’émotions, positives ou négatives,
avec la biologie de l'individu. Son seul intérêt
est de corroborer les études précédentes
et de stimuler le développement de recherches
futures.
Son espoir est de
vous permettre de réaliser à quel point
vos pensées et vos actes déterminent votre
état de santé. Combattre la maladie d’une
façon active et positive augmente la qualité
de vie, les défenses immunitaires et l’espérance
de vie.
Je vous invite à
apprendre et à pratiquer des techniques
de santé ; vous investir dans une concentration
sur vos ressources intérieures; vous focaliser
sur ce qui est source de joie, d’espoir et sur
toutes ces émotions positives qui guérissent.
Paul
Zveguinzoff. Président
de l’association Agir pour sa Santé.
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