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Stress et santé - Gestion du stress et santé publique

Argumentaire relatif aux demandes de subventions

L’Europe en proie au stress

Selon les auteurs d’un nouveau rapport de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, basée à Bilbao, intitulé “Research on Work-related stress” (“Recherche sur le stress lié au travail”) [ 1], le problème du stress au travail, qui touche déjà près d’un travailleur européen sur trois [ 2], risque de s’aggraver si l’Europe n’accorde pas davantage d’attention aux interventions ayant pour objet la gestion du stress. 

Le rapport, fondé sur une étude de grande envergure de la littérature scientifique, indique que le niveau élevé de stress lié au travail en Europe fait l’objet d’une grande préoccupation et représente un défi pour toutes et tous en ce qui concerne les effets sur la santé des travailleurs, les coûts occasionnés et l’impact économique sur les sociétés ainsi que les coûts sociaux supportés par les pays européens. 
Selon le rapport, le problème du stress au travail dépend généralement de la conception et de la gestion de l’organisation du travail. Le stress provient d’un déséquilibre entre les exigences perçues dans le travail et la capacité de l’individu de faire face à ces exigences. Les effets ne sont pas uniquement de nature psychologique mais touchent également la santé physique, le bien-être ainsi que la productivité des individus. 
Les facteurs pouvant influer sur le niveau de stress comprennent la culture et la fonction organisationnelle, le rôle du travailleur au sein de l’organisation, le plan de carrière, la charge de travail, le rythme de travail ainsi que le milieu physique de travail. Les changements rapides du monde du travail, où ces facteurs sont en constante mutation, peuvent augmenter leur effet. 
Le rapport indique que le stress lié au travail constitue un risque de santé et de sécurité qui devrait être traité de la même façon logique et systématique que les autres problèmes de santé et de sécurité. La gestion du stress au travail devrait se fonder sur l’adaptation et l’application d’une “approche du cycle de contrôle” [ 3] similaire à celle utilisée dans les modèles contemporains de gestion du risque et évoquée dans la législation de l’Union européenne relative à la santé et à la sécurité. 


Le rapport identifie un nombre croissant de signes démontrant l’efficacité des interventions ayant pour objet la gestion du stress.

Ces interventions, particulièrement au niveau organisationnel, sont bénéfiques tant pour la santé de l’individu que pour celle de l’organisation et devraient faire l’objet d’un examen et d’une évaluation plus approfondis. Il faut effectuer davantage de recherches sur les méthodes et les pratiques communes de traitement du stress sur le lieu de travail et évaluer efficacement ces procédés. Des modèles ou solutions pratiques pouvant être transférés à d’autres situations de travail doivent en outre faire l’objet de recherches et être évalués et partagés au niveau européen. 
Peter Skinner [ 4], membre britannique du Parlement européen, a déclaré : “Ce rapport de l’Agence confirme l’idée avancée depuis longtemps selon laquelle le stress au travail représente un risque important en matière de sécurité et de santé en Europe. Le Parlement européen attend désormais de la Commission qu’elle assure un « suivi » de ces résultats en vue de combattre ce risque touchant un tiers des travailleurs européens.” 


En évoquant le rapport, Anna Diamantopoulou, Commissaire européen chargée de l’Emploi et des Affaires sociales, a déclaré pour sa part : “Le stress au travail doit désormais être reconnu par toutes les personnes concernées comme un risque réel lié au travail. Les employeurs, les employés ainsi que les gouvernements devraient intensifier la prévention dans ce domaine. Pour traiter ce problème croissant, de bonnes pratiques de gestion du stress sont nécessaires sur le lieu de travail. Les travaux de la Commission dans le domaine du stress lié au travail étayent et complètent les résultats du rapport de l’Agence [ 5].” 


Hans-Horst Konkolewsky, Directeur de l’Agence européenne, a ajouté : “L’Agence européenne s’engage à présent à mettre à profit le travail fourni dans le cadre de ce rapport et à aborder les aspects pratiques de ce problème en élaborant toute une série de véritables modèles ou solutions pratiques en vue de gérer le stress sur le lieu de travail.” 
 
 
Pour plus d’informations 
Andrew Smith ou Alun Jones, Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, Tél. : +34 94 479 5733 ou +34 94 479 4377, adresses e-mail : smith@osha.eu.int ou jones@osha.eu.int.
Une fiche d’information synthétique ainsi que le rapport complet sont disponibles en ligne à l’adresse suivante : http://agency.osha.eu.int/publications 

Bibliographie

[ 1] L’Agence européenne a publié un rapport d’information sur l’état de la recherche concernant le stress au travail. Le rapport offre un aperçu des dernières connaissances scientifiques relatives à des questions allant de la définition et de la mesure du stress à des stratégies d’adaptation et à la gestion du risque. Il a été rédigé pour l’Agence par le professeur Tom Cox CBE, le Dr Amanda Griffiths et Eusebio Rial-González de l’Institute of Work, Health and Organisations (I-WHO), Université de Nottingham, Royaume-Uni.
[ 2] Il a été démontré que le stress lié au travail touche des millions de travailleurs européens dans divers secteurs d’activité.

A titre d’exemple, la “Seconde étude européenne relative aux conditions de travail, 1997”, publiée par la Fondation européenne de Dublin, indique que 28% des travailleurs ont signalé des problèmes de santé liés au stress (problème le plus souvent cités après les dorsalgies). Ainsi, chaque année, environ 41 millions de travailleurs européens sont touchés par le stress au travail, ce qui se traduit par la perte de plusieurs millions de journées de travail.


[ 3] Le cycle de contrôle est le “processus systématique par lequel les dangers sont identifiés, les risques analysés et gérés et les travailleurs protégés”. Cette approche de résolution des problèmes constitue une stratégie bien établie pour combattre les risques physiques au travail tels qu’ils sont décrits dans la législation européenne actuelle ainsi qu’un moyen utile d’évaluation de l’ensemble des risques psychosociaux au travail.
[ 4] Rapporteur désigné par la Commission de l’Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen pour l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.
[ 5] Le rapport de la Commission “Guidance on work-related stress – Spice of life or kiss of death” (“Lignes directrices relatives au stress lié au travail – Le piquant de la vie ou le baiser de la mort”) présente les lignes directrices recommandées par la Communauté européenne aux Etats membres de l’UE en matière de gestion du stress sur le lieu de travail.

(Source : http://agency.osha.eu.int/)

 

Enquête épidémiologique sur la prescription d'antidépresseurs
1991-1992. G. MENARD Centre Régional de Pharmacovigilance, CHRU Pontchaillou, Avenue du Pr Léon Bernard, 35043 RENNES CEDEX.

Objectifs
Une enquête épidémiologique régionale a été réalisée auprès de médecins libéraux (généralistes et psychiatres) afin d'étudier la prescription des antidépresseurs. Les objectifs de l'enquête résidaient dans la définition du profil du malade traité, les critères de la maladie elle-même et la prescription avec évaluation subjective de son efficacité.

Méthodologie
Une enquête longitudinale, par voie postale, a été effectuée au niveau des quatre départements bretons. Les médecins, inclus après tirage au sort, recueillent les données sur une semaine pour les psychiatres, sur quinze jours pour les généralistes. Les malades inclus étaient ceux vus en consultation sur cette période et dont le traitement comprenait au moins un antidépresseur. Les résultats sont présentés de façon descriptive. Les différences existant entre les deux groupes de patients (malade suivi par un généraliste ou un psychiatre) seront analysées par l'intermédiaire d'une régression logistique.

Résultats
La participation des médecins a été décevante : seuls 21% des généralistes et 37% des psychiatres ont répondu favorablement à la demande d'enquête. Sur les 111 patients inclus, on note une forte prédominance du sexe féminin (76%). 42% des malades sont sans occupation professionnelle. Le diagnostic précis est établi dans 96% des cas. Le syndrome dépressif majeur est dominant (54% chez les généralistes et 36% chez les psychiatres). Le traitement est jugé adapté (75% des cas) et entraîne une amélioration subjective en moins de 6 mois pour 59% des patients. Les rechutes sont toutefois nombreuses (52% des malades). Les antidépresseurs les plus prescrits sont de type sérotoninergique. Aucune différence significative n'est retrouvée entre les deux groupes de patients, hormis la présence d'associations médicamenteuses.

Publications
MENARD G, ALLAIN H, BENETON C, N'GUYEN JM. Enquête épidémiologique sur la prescription d'antidépresseurs. Psychologie Médicale, 1992, 24, 1550-1554.

 

Insomnie et consommation d'hypnotiques en population générale. Evaluation cognitive du retentissement diurne de l'insomnie 1993-1995 - M. OHAYON Centre de Recherche Philippe Pinel de Montréal 10905 Henri-Bourassa Est, MONTREAL, Québec, H1C 1H1 (Canada), Tél (514) 648.8461.

Objectifs
Cette étude conduite à Montréal porte sur les troubles du sommeil et la consommation de psychotropes dans la population générale. Les auteurs ont pour but d'identifier les facteurs déterminant la consommation de psychotropes utilisés pour leurs effets hypnotiques.

Méthodologie
L'étude a été réalisée en population générale à Montréal à partir d'un échantillon représentatif constitué de 1723 sujets parlant français. Les interviews ont toutes été réalisées par téléphone. 3 groupes de sujets ont été identifiés : - les utilisateurs avec trouble du sommeil, - les non-utilisateurs avec trouble du sommeil, - les non-utilisateurs sans trouble du sommeil. En comparant les utilisateurs et les non-utilisateurs sans trouble du sommeil, les auteurs examinent 8 variables : l'âge (>= 55 ans), le sexe, la présence d'une maladie physique, le fait de consulter, l'insatisfaction par rapport à l'endormissement et la quantité de sommeil, une phase d'endormissement de plus de 15 minutes, des rêves absents ou rares. Ces variables sont associées de façon significative à la consommation de psychotropes. Quand les utilisateurs sont comparés aux non-utilisateurs avec troubles du sommeil, 3 variables sont associées à la consommation de psychotropes : l'âge, le fait d'avoir été marié, la fréquence des réveils nocturnes.

Résultats
1. La consommation de psychotropes pour insomnie concerne 5% de la population générale à Montréal. Ces produits sont habituellement prescrits par un médecin généraliste (72,9%). 2. 4,5% de la population utilisent des benzodiazépines (88,2% de l'ensemble des utilisateurs de psychotropes). 3. Cette utilisation de psychotropes est habituellement chronique. Elle est plus fréquente chez les femmes et les personnes âgées. 4. Il apparaît que l'utilisation de psychotropes n'augmente pas la qualité du sommeil, lorsque les utilisateurs sont comparés aux insomniaques non traités pour ce qui est de leur satisfaction.

(Source : http://psydoc-http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/recherche/Rech/AnGFEP/psychotropes.html)

 

Conséquences du stress sur la santé psychologique et somatique

Les demandes relatives aux tâches et aux rôles dans l’organisation seraient les sources les plus fréquemment rapportées comme étant responsables des problèmes de santé psychologique au travail (1).

Plusieurs études démontrent un lien significatif entre la surcharge de travail et des problèmes de santé psychologique de même que certains désordres physiques tels les maladies coronariennes et un taux élevé de cholestérol (2).

(1) Collings, C.H. (1984). Stress in the workplace. In J.A. Weiss et al. (ed.). Behavioral Health: A Handbook of Health Enhancement and Disease Prevention. New York: John Wiley & Sons.

(2) House, J. (1974). Occupational stress and coronary heart disease: A review and theoretical integration. Journal of Health and Social Behavior, 15: p. 12-27.

 

 


GESTION DU STRESS À LA SUITE D’UN INCIDENT CRITIQUE

A titre de comparaison avec notre pays, voici l'un des objectifs politiques du Canada suite à un incident de vie critique.

1. Fournir des services de gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC), étant donné que les employés du Service correctionnel du Canada (SCC) sont susceptibles d’être impliqués dans des incidents critiques en raison de la nature de leur travail.

(Source : http://www.csc-scc.gc.ca/text/plcy/cdshtm/253-2-cde_f.shtml)

 

De plus en plus de déprimés

La France comptait 7 fois plus de personnes déprimées en 1996 qu’en 1970. Comment une telle épidémie a-t-elle pu se répandre ? Sommes-nous tous des dépressifs en puissance ? Et si une partie de ces dépressions n’en était pas réellement ? Quelques éclaircissements…

Pour expliquer cette épidémie de dépressions, les sociologues évoquent pêle-mêle les conditions de vie qui deviendraient de plus en plus stressantes, la violence psychologique que l’on subirait à tout moment et en particulier sur son lieu de travail. Ce discours rencontre l’adhésion du public, l’immense succès en librairie de Marie-France Hirigoyen en témoigne. Il s’est vendu 480 000 exemplaires de son livre "Le harcèlement moral". Nous vivrions donc dans une société dépressive, dont nombre de ses membres auraient une prédisposition naturelle renforcée par l’environnement.

La faute aux neurones !

Et si l’ampleur de "l’épidémie" de dépression reflétait plus les progrès du diagnostic que de la maladie ? C’est la démonstration que fait Philippe Pignarre, chargé de cours sur les psychotropes à l'université de Paris VIII, dans son ouvrage, "Comment la dépression est devenue une épidémie ?". Dans les années 1950, les laboratoires pharmaceutiques ne s’intéressent pas à la recherche et au développement des psychotropes, estimant que d’un point de vue commercial le marché était trop étroit. Mais depuis, la tendance s’est inversée. La psychiatrie s’est éloignée de la voie psychologique pour basculer vers la "psychiatrie biologique". Si certaines personnes sont dépressives, c’est qu’elles y sont prédisposées. C’est en somme la faute aux neurones ! Pourtant, aucun test biologique ne permet de diagnostiquer la dépression fait remarquer Philippe Pignarre qui émet des doutes sur cette nouvelle orientation.

Personnaliser le diagnostic

L’utilisation d’outils de diagnostic, tel que le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), développé à partir de 1952 par les psychiatres américains, serait en cause. Pour le spécialiste des psychotropes, cette classification des symptômes viserait tout autant à identifier les dépressions qu’à "recruter des patients" ! L’environnement dans lequel évoluent les malades n’est pas suffisamment pris en considération. Le risque n’est-il pas alors de tout "pathologiser" et de médicaliser les moments de faiblesse, pourtant normaux, tels que les deuils, les insomnies, les baisses passagères du désir sexuel ?

Antidépresseurs à tout va !

La France semble particulièrement touchée par cette épidémie de dépression, au regard de sa consommation record d’antidépresseurs. Entre 1991 et 1997, la quantité de boîtes vendues a progressé de 42 %. Les médecins généralistes, qui sont en première ligne dans la prise en charge des patients, sont à l’origine de 75 % des prescriptions d'antidépresseurs. Mais cette consommation dépasse la réalité des déprimés. Les patients et les médecins partagent la responsabilité de cet excès de prescription. Car les professionnels de santé doivent souvent faire face aux exigences des patients. Ayant lu ou entendu parler de tel médicament dans la presse, ces derniers les réclament "parce que je le vaux bien". Il ne faut pas non plus négliger le facteur économique. Les psychothérapies ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie, car il n’existe pas de convention avec les psychologues, quant aux psychanalyses, les dépassements souvent importants découragent les patients. Alors que les médicaments sont remboursés…

(Source : Doctissimo - Mathieu Ozanam)

 

L'Express du 25/10/2004 : Étude / L'état psy de la France par Jacqueline Remy

Menée sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé, une enquête exceptionnelle révèle l'étendue des troubles psychiques. Et les peurs qu'ils continuent de susciter.

Jamais la folie n'avait paru si proche et si lointaine. Protéiforme, elle ronge comme jamais la société française, et pourtant elle semble dédramatisée, apprivoisée, tout en conservant son caractère effrayant et fatal. C'est en tout cas le paradoxe qui frappe lorsqu'on découvre les chiffres rendus publics au cours du colloque organisé à Lille du 24 au 27 octobre - sous le titre «Images et réalités de la santé mentale en France». Un tiers des Français a déjà pris des médicaments «pour les nerfs», de 5 à 15% ont suivi une psychothérapie et, surtout, 30% présentent un trouble psychique au moment de l'enquête - et ce ne sont pas des gens à part, loin de là. Nous sommes tous, directement ou indirectement, concernés par les dérapages de l'âme : les trois quarts des Français connaissent un dépressif dans leur entourage. Pourtant, alors que les rayons psy des librairies débordent de manuels de recettes et qu'une chaîne de télé n'hésite pas à proposer un psy à domicile (M6), les Français ont peur de la psychiatrie. A tort ou à raison.

Un tiers des Français a déjà pris des médicaments «pour les nerfs»

Ces données sont tirées d'une enquête exceptionnelle, dirigée par le psychiatre Jean-Luc Roelandt et la psychologue Aude Caria pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les équipes du Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), en liaison avec la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), ont interrogé pas moins de 36 000 personnes de plus de 18 ans dans la France métropolitaine, selon la méthode des quotas. Outre son ambition et son ampleur statistique, cette étude a un intérêt majeur: elle mêle l'enquête épidémiologique et l'approche socio-anthropologique. Les chercheurs ont «photographié» l'état psychique des Français et tenté de percevoir quelle image ils avaient de la folie et des soignants. Qu'est-ce qu'un fou ? Comment ça s'attrape, la maladie mentale ? «La psychiatrie inquiète, affirme Aude Caria, et ces représentations négatives entraînent un retard dans l'accès aux soins.» Un retard dû aussi à d'autres causes, précise-t-elle, comme la réticence de certains médecins généralistes à l'idée d'envoyer leurs patients chez le psychiatre - et réciproquement - par peur de perdre un client ou du pouvoir.

Les Français aussi inquiètent. Un chiffre, en particulier, stupéfie: 11% des personnes interrogées ont connu un épisode dépressif - au sens clinique du terme - dans les deux semaines précédant l'entretien. Ce sont des femmes, dans 58% des cas environ, alors que les pathologies les plus graves, comme les psychoses, frappent davantage les personnes de sexe masculin (3,1%, pour 2,5% de celles de sexe féminin). Les chômeurs sont deux fois plus fragiles que les actifs (1 sur 5 est touché). Plus on a de diplômes en poche, moins on présente de problèmes de ce type: 7,6% des Français passés par l'enseignement supérieur souffrent de dépression, pour 19% des sans-diplôme. Autre facteur de risque : être séparé ou divorcé (17,4%), veuf (13,8%) ou célibataire (13,2%). Au moment de l'enquête, seulement 8,5% des gens mariés étaient concernés, ce qui ne signifie pas, bien sûr, que le certificat de mariage soit une amulette. La solitude peut être la cause ou la conséquence d'un état dépressif. Cumulée avec le chômage, c'est un cocktail toxique: 30% des Français dans cette situation venaient de traverser un sale moment quand ils ont été interrogés par les enquêteurs du CCOMS et 13% souffraient d'un trouble dépressif récurrent. A partir de 50 ans, plus on avance en âge, plus le ciel se dégage. Si 14% des 18-49 ans souffrent d'anxiété diagnostiquée, seulement 1,5% des plus de 75 ans sont atteints.

Pour près de 7 Français sur 10, il est impossible de guérir le «fou»

Parfois, on passe à l'acte. 2% des personnes interrogées avaient fait une tentative de suicide pendant le mois précédant l'enquête ou, récidivistes, elles y avaient très sérieusement songé. Là encore, les chômeurs (4,7%), les inactifs (3,1%) et les personnes séparées ou divorcées (4,7%) sont plus exposés que d'autres. La dépression, pourtant - c'est l'un des grands enseignements de cette enquête - semble être considérée par les Français comme un mal familier, qui n'aurait pas grand-chose à voir avec la maladie mentale et dont on peut guérir.

Lorsqu'on aborde la «folie», le ton change. Les trois quarts des Français croient que le «fou», comme le «malade mental», ne peut être soigné sans médicaments. 69% pensent qu'il est impossible de le guérir et 90% affirment que, si l'on y parvient, il ne sera pas totalement sorti d'affaire. Plus grave, 45% des personnes interrogées estiment qu'il faut être fou - ou malade mental (30%) - pour commettre un meurtre. Pour 46%, celui qui commet un viol ou un inceste est un «malade mental» (pour 39%, un «fou»).

Cette association entre la violence et la folie désespère un peu Aude Caria et Jean-Luc Roelandt, qui craignent de voir les malades mentaux rejetés. D'autant que leur enquête - une «recherche-action», selon leur expression - a pour objectif affiché de susciter de nouvelles pratiques psychiatriques et de lutter, en accord avec la politique de l'OMS, contre l'exclusion des personnes atteintes de troubles psychiques. Les Français sont d'ailleurs conscients de ces discriminations: 95% d'entre eux affirment que les malades de l'âme sont exclus de leur milieu professionnel. En revanche, les amis et la famille apparaissent à tous comme le meilleur rempart contre les dérapages psychiques, à condition, dans les cas graves, d'être aidés et accompagnés par des équipes soignantes. De quoi réjouir Aude Caria, qui y voit la confirmation de sa conviction : «Il faut cesser de poser l'alternative famille ou hôpital, dit-elle. Il faut faire entrer les structures de soins dans la cité.» Mobiliser, décloisonner, tisser des réseaux : cette obsession a en fait animé la procédure même de l'enquête CCOMS, qui a réuni un peu partout en France professionnels (40 équipes de psychiatrie contactées), écoles d'infirmiers, élus et associations. Premier résultat positif : le travail commun au cours de l'enquête a, ici et là, débouché sur la mise en place de vrais réseaux de soins inscrits dans le maillage du quartier. C'était le but recherché.

(Source : http://www.lexpress.fr/info/sciences/dossier/psy/dossier.asp)

 

Des statistisques qui font réfléchir...

1. Le coût du stress aux État-Unis est de deux cent milliards de dollars.

2. Selon la compagnie Métropolitaine Life Assurance, aux États-Unis, le nombre d'employés absents par jour de travail est de 1 million.

3. En 1982, le pourcentage de Canadiens qui ont vécu un stress excessif au cours de la dernière année est de 60%.

4. Il y a 1300 travailleurs Québecois qui meurent chaque année de problèmes cardio-vasculaires liés au stress.

5. On évalue par jour le coût des problèmes liés au stress dans les entreprises canadiennes à 21 millions de dollars canadiens.

6. Les deux sources principales de stress sont la finance et la famille.

7. Le problème de santé mentale au Québec pour l'absentéisme, la baisse de productivité, les réclamations à la CSST, les frais de formation, de remplacement et les coûts sociaux de maladie est de 4 milliards de dollars canadiens.

8. En 1987 le pourcentage de travailleurs canadiens qui éprouvaient un problème de santé mentale au travail était de 5%.

9. L'Institut canadien du stress évalue qu'il y a une augmentation annuelle de stress de 5 à 7 %.

10. Selon l'Association canadienne de santé mentale, le pourcentage d'employés subissant un stress exagéré au travail est de 25 %.

11. Le coût annuel du traitement par travailleur touchant les problèmes liés au stress est de 1000$.

12. Aujourd'hui, les conséquences négatives du stress se manifestent plus rapidement chez l'individu qu'il y a vingt ans.

13. Selon une étude publiée dans "Objectif Prévention", les indemnisations pour invalidité de longue durée représentaient moins de 2% au début des années 80. Les indemnisations ont fait un bond impressionnant pour atteindre plus de 33% en 1996.

14. Le "Chronic Diseases in Canada" révèle que la dépression et l'angoisse ont coûté au moins 14,4 milliards de dollars en traitements médicaux, médicaments, perte de productivité et décès anticipés en 1998.

15. Santé Québec révèle une hausse considérable de la prévalence de détresse psychologique chez les travailleurs, passant de 17,3% en 1987 à 25,5% en 1993.

16. En sept ans, le nombre de déclarations à la CSST acceptées en tant que lésions professionnelles lièes aux problèmes de santé mentale est passé de 530 à 994, pour des déboursés annuels de 1,5 million de dollars.

17. Au Canada, les demandes de prises en charge d'invalidité soumises avec diagnostic d'anxiété ne représentaient que 11% du total des demandes en 1985; en 1998, elles équivalaient à 29 % de toutes les demandes.

18. C'est près de 500 000 canadiens qui s'absentent de leur travail chaque semaine pour des problèmes de santé mentale au travail.

19. Les coûts sociaux attribuables aux problèmes de santé mentale au travail, s'élèvent, au Canada, à plus de 20 milliards par an et, seulement au Québec, ces coûts atteignent tout près de quatre milliards de dollars annuellement.

20. Aux États-Unis, le temps de travail moyen perdu en raison du stress a augmenté de 36% depuis 1995. On considère que 550 millions de jours de travail sont perdus annuellement, 54% le seraient en raison du stress.

21. L'impact financier du stress au travail se chiffre à plus de 200 milliards de dollars par année aux États-Unis.

22. Le groupe-conseil AON estime à 6% de la masse salariale les coûts directs de l'absentéisme et de l'invalidité, les coûts indirects liés aux pertes de productivité, à l'administration et au personnel de remplacement font augmenter le total à près de 20%.

23. Entre 5% et 10% de tous les médicaments payés par un assureur en 1995 étaient liés à la santé mentale, soit environ 500 millions de dollars et pour assumer les honoraires des psychologues un montant de 25 millions de dollars est ajouté.

(Source : http://pages.infinit.net/laverste/)

Aux vues de la consommation française d'anxiolytiques et d'antidépresseurs, les coûts du stress sur la santé doivent être proportionnellement supérieurs à ceux que l'on observe aux États-Unis et au Canada.

 

Le coût du "Mal-Etre" en Europe

Le stress au travail est la première source d'arrêts maladie. Il coûte 20 milliards d'euros à l'Union Européenne (en temps de travail perdu et en coûts de santé) chaque année et touche 28% des actifs.
(source : European Agency for Safety and Health, 2001).

Plus de 50% de l'absentéisme découle du stress lié au travail.
(source : European Agency for Safety and Health, 2001)

23% des salariés souffrent de fatigue, 33% de mal de dos.
(source : European Agency for Safety and Health, 2001)

Les coûts liés au "mal-être" sont lourds pour l'entreprise. Le stress au travail est à lui seul la cause de 30% des arrêts maladie en Europe.
(source : European Agency for Health & Safety 2001).

27% des actifs souffrent d'insomnie au moins une fois dans l'année. Chez les insomniaques, les accidents de travail sont 8 fois plus fréquents, le retard au travail plus marqué.
(Source : Louis Harris, Mai 2000).

La lombalgie représente 20% des arrêts de travail et l'arrêt moyen est de 33 jours.
(Enquête CREDES).

La Fondation Européenne pour l'Amélioration des Conditions de Vie et de Travail indique que 39 % des salariés souffrent en France de douleurs dorsales.
(Enquête 2000)

71% des entreprises se disent préoccupées par l'augmentation du stress. Mais 65% des D.R.H n'ont pour l'instant mis en place aucun dispositif pour le combattre. (source: Louis Harris pour VediorBis).

600 millions de journées seraient perdues chaque année dans l'UE, pour un coût estimé de 3 à 4% du PNB européen.

En France, 11% des salariés ont eu 1 ou plusieurs arrêts de travail liés au stress.

(Source : http://www.capital-sante.net/chiffres.htm)

 

Dépression: La psychothérapie cognitive aussi efficace que la médication

Pour le traitement de la dépression modérée à sévère, la psychothérapie cognitive dispensée par un thérapeute d'expérience s'est avérée aussi efficace que la médication dans une recherche (financée par une subvention de $4 millions du National Institute of Health) publiée dans le numéro d'avril des Archives of General Psychiatry. Dans l'ensemble, selon les chercheurs, ces résultats ne supportent pas la directive actuelle de l'American Psychiatric Association selon laquelle la plupart des gens modérément à sévèrement déprimés doivent être traités par médication.

Deux cent quarante participants modérément à sévèrement déprimés étaient assignés au hasard à recevoir un traitement par antidépresseur (Paxil, complété de lithium ou desipramine au besoin après 8 semaines), un placebo ou une thérapie cognitive pendant 16 semaines.

Après 8 semaines, la réponse positive était de 50% dans le groupe recevant la médication, 43% dans le groupe de thérapie et 25% dans le groupe placebo. Après 16 semaines, la réponse était de 58% dans le cas de la médication et de la thérapie. Les participants ayant reçu quatre mois thérapie avaient le même taux de rechute après un an que ceux qui avaient pris du Paxil tout au long de l'année. Pour les participants ayant cessé le Paxil après quatre mois leur taux de rechute était deux fois plus élevé que celui du groupe de thérapie.

Selon un spécialiste qui étudie l'efficacité de différentes thérapies, alors qu'il y a davantage de recherchers portant sur la thérapie cognitive, il y a plusieurs autres approches qui sont efficaces pour la dépression. Les approches principales qui ont été testées dans des essais cliniques avec groupes au hasard ont tendance à être aussi efficace quand l'allégeance du directeur de recherche est contrôlée.

Source : Arch Gen Psychiatry. 2005;62:409-416. (Science Daily, Psycport)

 

Compte tenu du déficit chronique de la sécurité sociale, il est donc particulièrement urgent de mettre en place des actions de formations aux techniques de gestion du stress et de relaxation qui ont fait les preuves de leur efficacité.

 

 

 

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