Toutes
les demandes de subventions que j'ai adressées de 2004 à 2007
ont été refusées sans exception. Pourtant
notre initiative n'avait pour objectif de financer qu'un seul
poste salarié de psychologue
- psychothérapeute, afin de venir en aide aux adolescents
suicidaires en tenant rigoureusement compte des recommandations émises
par l'AFSSAPS (Agence Française
de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé)
:
"La mise en évidence d’un risque
de comportement suicidaire
(idées suicidaires, tentatives de suicide) et/ou hostile
(agressivité, comportement d’opposition, colère)
associé à
l’utilisation chez l’enfant et l’adolescent des
antidépresseurs
inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et
apparentés a conduit l’Agence Européenne du
médicament (EMEA)
à réévaluer le risque de ces médicaments
et en avril 2005,
à les déconseiller dans le traitement de la dépression
chez l’enfant et l’adolescent. Les données disponibles
aujourd’hui
pour les antidépresseurs tricycliques justifient qu’ils
soient
également déconseillés chez l’enfant
et l’adolescent
dans cette même indication. Ainsi en France, les médicaments antidépresseurs
sont déconseillés
dans le traitement de la dépression chez l’enfant
et l’adolescent."
(...)
"Il n’est pas recommandé de traiter
par antidépresseur :
• les épisodes dépressifs caractérisés
mais d’intensité légère, ou modérée
;
• les symptômes dépressifs ne correspondant pas
aux épisodes dépressifs caractérisés
selon le DSM-IV ou la CIM-10 : symptômes isolés ou
en nombre insuffisant pour
remplir les critères DSM IV ou durée de l’épisode
dépressif inférieure à
15 jours ;
• les symptômes d’intensité sévère
mais transitoires.
Dans ces trois situations, il est cependant recommandé d’entreprendre
une prise
en charge adaptée :
• être à l’écoute du patient
et lui apporter un soutien psychologique ;
• sensibiliser l’entourage et la
famille et les associer au suivi du patient ;
• revoir le patient pour suivre l’évolution des
symptômes."
(...)
Le traitement pharmacologique
par antidépresseurs
chez un enfant ou un
adolescent :
• ne doit pas se substituer à la psychothérapie
http:/afssaps.sante.fr/htm/10/antid/map_enfants.pdf
"Peut-on prescrire un médicament antidépresseur
chez l'enfant et l'adolescent ?
Dans un premier temps, le traitement de
la dépression
de l'enfant et de l'adolescent est une prise en charge psychothérapeutique."
http://afssaps.sante.fr/htm/10/antid/atdeqest.htm
"Les attentes des professionnels
de santé
L’opinion générale exprimée par les
experts est que le problème posé par l’utilisation
des antidépresseurs
chez l’enfant et l’adolescent relève essentiellement
de la diffusion de recommandations de bonne pratique et
d’informations à destination du grand public.
En effet, l’utilisation des antidépresseurs se faisant
majoritairement en dehors de schémas validés, les
prescripteurs demandent une grande souplesse de prescription et
un meilleur accès aux informations ;
notamment sur :
• les correspondants et les structures vers lesquels il est
possible d’orienter les jeunes patients
nécessitant une prise en charge ;
• les données consultables et qui pourraient être
transmises aux familles ;
• les moyens de suivi des patients et de prévention
du risque de suicide.
Quant à d’éventuelles mesures
de restriction, elles sont considérées comme plutôt
dommageables, aussi
bien par ceux qui ne seraient pas à priori directement touchés,
comme les spécialistes hospitaliers, que par
les prescripteurs plus occasionnels, comme les médecins
généralistes. Ceci pour plusieurs raisons :
• des restrictions compliqueraient
une pratique rendue déjà difficile
par le manque de structures et de
temps disponibles ;
• il pourrait y avoir un risque de glissement de la prescription
vers des classes thérapeutiques qui ne
sont pas forcément adaptées (neuroleptiques, thymorégulateurs),
voire potentiellement
problématiques (benzodiazépines) ;
• enfin, de façon plus marginale, ces mesures augmenteraient
le climat anxiogène perçu au niveau
des familles, voire l’émergence d’actions en
justice."
http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/antid/cptrendu.pdf
"L'Agence Européenne du médicament
(EMEA) vient de finaliser l'évaluation des données
disponibles sur les
antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine
(IRS) ainsi que d'autres antidépresseurs apparentés¹ ,chez
l'enfant et l'adolescent. Cette évaluation fait suite à l'identification
d'un risque de comportement suicidaire lors d'études cliniques.
De plus, l'Afssaps rappelle que :
- le traitement de première intention de la dépression
de l'enfant et de l'adolescent est une prise en charge
psychothérapeutique.
http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/ presse/antidepresseur/AfssapsAdo.pdf
Alors comment expliquer la volonté délibérée de
toutes les instances de santé française de n'accorder aucune subventions
à l'action ADO SOS ?
La seule explication envisageable est qu'il s'agit
d'une discrimination pure et simple !
Voici les réponses obtenues par notre association
aux nombreuses demandes de subventions que nous avons adressé pour
financer notre action.
A titre indicatif, j'ai demandé par la suite à l'URCAM
de me communiquer les coordonnées des organismes qui ont été financés
afin que notre association leur propose ses services.
Pour d'inexplicables raisons, l'URCAM s'est toujours
refusé à me répondre.
J'appris par la suite officieusement, par un employé
de l'URCAM de Corse, que certaines actions subventionnées étaient
en réalité, je le cite, "des coquilles vides
sans aucune action réelle" mais que des pressions exercées
notamment par certains politiques et "amis" des décideurs
obligeait l'URCAM de Corse à
les subventionner ! Ce qui contribuait à ce que les subventions
soient toujours attribuées aux mêmes d'une année
sur l'autre. Voilà qui serait d'ailleurs à vérifier...
C'est, parait-il, l'une des raisons pour laquelle
le GRSP (Groupement Régional de Santé Publique)
était très attendu en Corse... Mais il semble
en réalité que
ce soient à peu
près les mêmes que précédemment
qui y siègent ! Ce système discriminant se perpétue
donc assez tranquillement aux
dires de nombreuses associations de terrain...
De fait, le GRSP de Corse a refusé
de subventionner notre dernière demande qui consistait
essentiellement
à financer 9 heures hebdomadaires payées
au SMIC ce qui nous aurait permis de poursuivre notre action
dans de bien meilleures conditions !
Pour toutes ces raisons, il nous semble évident
qu'une discrimination à l'octroi de subventions a été orchestrée
par ces organismes financeurs. D'où notre lettre
ouverte à Monsieur
le Président de la République, Nicolas Sarkozy. |