TS - Prévenir la tentative de suicide
- Questions et réponses face à la tentation du suicide
Présentation
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« Tu veux un monde meilleur,
plus fraternel, plus juste ? Et bien commence à le
faire : qui t'en empêche
?
Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux
qui le veulent. Fais-le en petit, et il grandira. »
Carl Gustav Jung |
L'idée centrale de ce site
est de te permettre de découvrir les témoignages
d'ados ou de jeunes adultes qui ont connu des moments suicidaires
et les réponses que d'autres leur ont apportées.
Émilie (15 ans) : “Quand
tu vois à quel point le monde est pourri comment tu peux
encore avoir envie de vivre ? Pour moi, plus t’es lucide,
plus t’as envie de crever...”
Daniel (17 ans) : “En fait, tout
dépend de la façon dont tu regardes le monde. La
lucidité, même si elle est douloureuse sur le moment,
peut être le moteur d’une action pour changer le monde
et le rendre meilleur...” |
Dans les moments de conflits intenses,
de ras le bol, d'exaspération, de chagrins amoureux, de
solitude, ..., la majeure partie des ados (mais aussi des adultes)
a connu la tentation d'en finir avec la vie. Pourtant, rares sont
ceux qui l'admettent plus quà demi-mot...
Jonathan (22 ans) : “Je ne veux
pas de cet avenir de merde qu’on me propose. Rien que la
téloche, tu y vois le reflet de ce petit monde franchouillard
dégueulasse.
Et franchement ça fait mal : Entre la
star ac, loft story, la ferme des absurdités, le maillon
faible, le big dil, on ne peut pas plaire à tout le monde,
tout le monde en parle... Ce qui est valorisé dans cette
société c’est la connerie, l’immoralité,
l’apparence, la méchanceté et le sadisme, la
perversion; ça donne vraiment envie de crever...”
Ghislaine (20 ans) : “Ton avenir,
c’est à toi de le créer jour après jour
en faisant ce qui te plait le plus dans tes moments d’étude
et de liberté. Puisque tu as l’intelligence de t’opposer à ces émissions
de crétins décérébrés, zappe
sur Arte ou éteins ta télé et plonge-toi
dans la lecture, le sport, la création... Rencontre des
potes ou des copines, fais la fête. Il n’y a pas qu’une
seule chaîne de télé débile et il n’y
a pas que la téloche dans la vie, heureusement...” |
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Le désir de mourir est souvent
ressenti pendant cette période de grande fragilité qu'est
l'adolescence. Moment charnière où l'on cesse d'être
enfant et qu'on est pas complètement adulte.
C'est ce que Françoise Dolto,
psychanalyste, a appelé le complexe du homard. Quand il
fait sa mue, avant qu'une nouvelle carapace ne se forme, le homard
se retrouve la proie de tous ses prédateurs. Tous les ados
vivent une période de grande fragilité comparable.
Ils se retrouvent exposés à la force de leurs pulsions
sexuelles et des interdits qui leur sont associés, à l'envie
d'exister en adulte sans pouvoir l'assumer financièrement,
au désir d'échapper à l'autorité familiale
et à toute autorité en général, au
souhait de changer la société sans avoir les moyens
de le faire... |
Simon (18 ans) : “Ah ce beau
pays qu’est la France : Liberté Égalité Fraternité...
Quand t’as pas une tune, t’es libre de crever dans
le caniveau, tu es l’égal du miséreux et certainement
pas du politique qui s’en met plein les poches sur le dos
des autres, tu es le fou à enfermer quand tu n’es
pas dans les normes...”
Joël (20 ans) : “En France,
tu es libre de t’exprimer (regarde les guignols de l’info,
le canard enchainé, le vrai journal...) et ce n’est
pas le cas partout sur la planète (Chine, Russie, States...).
Tu es l’égal des autres pour l’instruction,
la santé, les droits et les devoirs (même s’il
est vrai que les politiques font un peu exception à la règle...).
Et puis la France est le pays du monde où il y a peut-être
la plus grande fraternité car c’est le pays de la
planète qui totalise le plus grand nombre d’associations à vocation
humanitaire et de bénévoles...” |
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Fatima (19 ans) : “France, terre des
arts, des armes et des lois...
Terre du racisme à face de
porc, de l’imbécilité congénitale et
consanguine (voir les élections pestilentielles), du crime
contre l’humain et contre l’humanité.
Pour avoir
une idée de l’infini, il suffit de regarder la bêtise
humaine... disait Einstein.
Douce France, patrie, de toutes les
gloires patriotiques débiles nourrissant de chair à canon
depuis l’enfance l’esprit des enfants, adolescents
et adultes.
Terre de toutes les injustices et des lobbies tout-puissants
qui entravent les droits de l’homme, gave la santé publique
de drogues diverses et variées à effets secondaires
divers et variés, ordonne des médocs à accoutumance
rapide pour faire fructifier ses bénefs et transformer les
révoltés en veaux dans le rang, heureux d’aller
se faire saigner...” |
Saïd (17 ans) : “ C’est aussi
le pays à l’origine des droits de l’homme et
de l’idée de l’Europe. Nouvel espoir de paix
dans le monde. Le passé est un poète, n’en
fais pas un historien disait le philosophe. Plutôt que de
regarder les erreurs du passé, rêve d’un avenir
meilleur et participe à sa construction....” |
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Cette période de
conflits aigus est l'une des plus difficiles de l'existence.
Elle est trop souvent vécue dans la solitude et l'isolement
et débouche parfois sur l'impasse de l'usage de drogues,
d'alcool. Le cercle vicieux que cet usage constitue majore le
risque suicidaire.
Isaac (20 ans) : “Si
la France est le pays des corbeaux (50 milllions de lettres de
dénonciations pendant l’occupation nazie, soit plus
de lettres que d’habitants) c’est donc la digne terre
des collabos, des meutriers hypocrites, bref des enculés
de tout poil. Et seuls 177 français ont débarqué avec
les alliés le 6 juin 1945. La honte totale ! Cette belle
tradition française semble enracinée dans les gènes,
engoncée au plus profond des esprits des 17 % de français
qui ont voté Le Pen en 2002. Elle fait partie intégrante
de cette mentalité si typiquement française dont
peut se glorifier tout bon français moyen. Je préfère
encore me défoncer la gueule plutôt que de voir ça...”
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Ali (22 ans) “ Moi je vois surtout les
83 % d’électeurs qui se sont opposés à la
race porcine en votant pour super-menteur. C’était
dur, mais je l’ai fait.
Quant aux pourris de collabos et autres
corbeaux, comme disait Coluche, l’horreur est humaine. C’est
peut-être pour ça qu’il a créé les
restos du coeur.
Pour participer à créer un peu
plus d'humanité, la défonce, ça n’a
jamais été une solution, sauf pour s'échapper
momentanément de la réalité. Le problème,
c'est que ça change rien et que ça te détruit.
Je préfère m'investir dans des actions constructives
qui puissent faire changer les choses, comme participer à une
action humanitaire...” |
La perception des injustices du monde
dans lequel nous vivons sont fréquemment liées au
désir de mort.
Raison de plus pour lutter contre
elles et contribuer à améliorer les choses, même à son
propre niveau, modestement.
Sabrina (23 ans) : “La rigidité mentale
de l’égoïsme français et de ses avatars,
calquée sur le modèle américain, explique
probablement aussi que le suicide soit la deuxième cause
de mortalité chez
les jeunes.
C’est à se demander comment
un adolescent, adulte en devenir, conscient de ce monde d’injustice
et de barbarie flagrante peut supporter de vivre encore et de garder
son coeur ouvert, livré à toutes les blessures que
lui inflige la réalité immonde de ce monde où l’humanité se
décompose au profit du profit personnel, du pouvoir aveugle
qui ne fait que réprimer les libertés et de l’injustice
la plus absolue...”
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Gérard
(19 ans) : “Il est bon de savoir se protéger contre
les souffrances du monde. C’est aussi pour cela que je
suis bouddhiste dans l’âme. On ne souffre que parce
que l’on est dans l’attachement par rapport à un
idéal
(ex : Je veux mais je n’ai pas, donc j’en souffre...).
Rien ne vaut le détachement, ce qui n’est pas antinomique
avec l’impliquation dans des actions délibérées
pour changer le monde dans lequel on vit...”
Sylvain (24 ans) : “La France
crève d’égoïsme et de radinerie... A force
de tout vouloir retenir, on retient de même sa merde et son
humanité, dans un mélange dégueu qui crée
l’angoisse et la dépression. Joyeux résultats
: Vive la France, championne du monde de la consommation d’antidépresseurs
et d’anxiolitiques....”
Lydie (18 ans) : “Vive la lucidité,
la gestion du stress et les médecines douces. Il n’y
a pas que le prozac dans la vie. Si tu t’impliques dans l’aide
aux autres, au travers d’associations diverses et variées,
bref que tu fais du bien autour de toi, ça vaut tous les
antidépresseurs du monde...” |
Les abus de pouvoir de certaines
politiques (et de certains hommes politiques) exacerbent le mal
de vivre de nombreux jeunes et peut expliquer en partie leur abstention
lors des élections.
Sophie (19 ans) : “La présomption
d’innocence : 20 000 personnes en détention provisoire
qui attendent leur procès qui définira s’il
sont innocents ou coupables et pendant ce temps-là, Chirac,
Pasqua, Tibéri et tous ces enculés de politicards
courent toujours après le pouvoir et l’argent. Et
toujours beaucoup plus vite que la justice...” |
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Mohammed (20 ans) : “C’est
vrai qu’il y a de l’abus ! Mais j’espère
qu’un jour, la roue tournera et que cette brochette de pourris
sera derrière les barreaux. Si ce n’est pas le cas
(cf. Papon), je me rassure en croyant en Dieu, au paradis et à l’enfer.
Et à mon avis, tous ceux qui ont nuit aux autres iront rôtir
en enfer pendant pas mal de temps. C’est peut-être
simpliste, mais ça me soulage...”
Ahmed (18 ans) : “ En France,
tout va bien. Plus t’es pourri et mieux tu réussis.
Et je ne parle pas que des patrons. Regarde Sarko. Il trahit tous
ses potes, flique et enferme ceux qui s’opposent, accentue
les inégalités et il est en tête des sondages...”
Arnaud (23 ans) : “ C'est pour ça
qu'il est indispensable d'aller voter, mais aussi de militer et
de défendre les valeurs auxquelles tu crois...” |
Contrairement à ce que l'on
peut penser, la crise est aussi une situation d'une grande fécondité.
Aussi, l'adolescence est peut-être la période la plus
fructueuse de la recherche d'un idéal à partir duquel
va s'élaborer une réelle conscience politique.
Nadine (23 ans) : “Et où est
l’humanité dans ce pays absurde qui se laisse de plus
en plus gagner par l’individualisme libéral le plus
obscène. Libéral. Quelle antithèse que ce
mot. Où est la liberté dans ce monde qui envie l’argent
et la jouissance en escroquant les autres de leur condition humaine
et qui les laisse mourrir dans la rue sous les cartons en feignant
soigneusement de ne rien voir de ce désespoir absolu ? Où est
la conscience qui façonne l’humain dans un monde libéral
? Existe-t-il seulement une conscience quand on accepte de tout
posséder devant le regard affamé de ceux qui n’ont
rien.” |
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Éléna (17 ans) : “Raison
de plus pour se battre et pour aider pour les plus démunis.
Si tout le monde en fait autant, signe des pétitions, alerte
les médias... ça obligerait les politiques à bouger
et à rendre ce monde plus juste et plus équitable...” |
Ismaël (24 ans) : “Mon beau pays
de France est une terre d’enculés de la pire espèce,
ceux qui font semblant de rien, de ne rien entendre au milieu
du vacarme assourdissant de la misère humaine, qui côtoient
les palaces et le luxe de ceux qui ont tout, sauf peut-être
la dignité et l’humanité. Comment faire pour
faire changer les choses ?
- Plastiquer, comme dans les banlieues ?
Inutile et dangereuse activité qui n’aboutit qu’au fait
de haïr encore plus et de pousser les politiques à serrer davantage
les vis de la répression et de l’exclusion des plus démunis.
- Alors, se conformer, aller dans le même sens, se couler dans le moule
et y perdre son âme ?”
Nadia (23 ans) : “A mon
avis, tu as raison de penser que lorsque tes actes ne sont pas
en conformité avec ta conscience, tu y perds ton âme
et tout respect pour toi. A mon avis, le seul remède à cet état
de fait est l’action humanitaire ou politique. L’action
engagée pour changer le monde. Avec ses pauvres moyens et
la sueur de son front. Avec son idéal pour toute force.
Avec son engagement contre l’obscure folie inhumaine de l’humain.
Avec l’espoir d’un monde meilleur, en construction,
aussi grâce à toi. Avec le rassemblement d’énergies
qui vont dans le même sens. Avec la joie que procure la réussite
même minime de son action...” |
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Ces témoignages parfois "bruts de
décoffrage" sont éloquents. Ils reflètent
un mal-être parfois insupportable
qu'il est possible de combattre grâce à des techniques
aussi simples qu'efficaces, à condition de les mettre en pratique...
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