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Introduction
Paul - Inscrit le: 11 Jan 2005
Messages: 544
Localisation: Haute Corse
Posté le: 15 Jan 2005 18:16 Sujet
du message : Introduction
Soyez les bienvenus sur notre forum : un problème
- une solution - groupe d'auto-support : objectif partage
et entraide.
Chacun peut aider l'autre à trouver les meilleures
solutions.
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L’idée de ce forum est d’exprimer
ses difficultés, ses situations de stress, ses conflits...
D’autres internautes peuvent à leur tour vous apporter
un éclairage visant à vous aider à résoudre
la difficulté à laquelle vous êtes confronté.
Epictète l’avait formulé il y a bien longtemps
: “ Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses,
mais les jugements qu’ils portent sur les choses. ”
En d’autres termes, lorsque l’on
est aux prises avec une situation problématique, c’est
bien souvent le regard que l’on porte sur ses difficultés
qui génère toute une gamme d’émotions
négatives (stress, révolte, colère, auto-accusation,
dépression...)
Il est rassurant de savoir qu’il
est toujours possible de modifier notre perception du monde par
le biais d’un travail
sur soi, facilité par la pratique de techniques
de santé.
Il est également possible de modifier son point de vue
grâce à l’éclairage que des personnes
extérieures peuvent nous apporter, grâce à leur
expérience.
C’est là l’objectif de ce forum : apporter
avec bienveillance et sans jugement négatif une aide et
des conseils qui peuvent être précieux pour modifier
le regard que l’on porte sur soi, sur les autres et sur le
monde.
Paul Zveguinzoff, psychologue, psychothérapeute, président
de l’association Agir pour sa Santé - http://agirpoursasante.free.fr
Directeur de l'association Espace Création Bien-être
et de son action Ado SOS -
http://agirpoursasante.free.fr/adosos/index.html
P.S. Pour ceux qui souhaitent en savoir
plus sur la relation d'aide psychologique, voici un texte de
synthèse sur les
points communs entre les différents modèles de psychothérapie.
J'espère qu'il vous intéressera.
Le but de toute thérapie, par delà la connaissance
de soi et son épanouissement personnel, ne serait-elle pas
de devenir son propre thérapeute et de retrouver l’enthousiasme
? (du grec enthousiasmos : transport divin, retrouver Dieu en soi).
D’après Paul Watzlavick, quand on est en thérapie,
le problème c’est quoi ? C’est qu’on est
en thérapie. Et la solution c’est de ne plus en avoir
besoin.
L'idée de travailler sur les convergences entre les différentes
psychothérapies, m'est venue de l'observation des luttes
fratricides, plutôt attristantes, auxquelles j'ai assisté.
Avec, à la base de mes réflexions un constat : si
chacun de ces modèles continue à exister, c'est qu'il
donne des résultats. Et si chacun donne des résultats,
c'est qu'il y a des points communs entre tous, par delà leurs
différences et leurs particularités.
Aussi, m'est-il apparu intéressant de les explorer afin
de mettre en lumière ce qui marche en psychothérapie.
Quels y sont les ingrédients actifs ?
Pour saisir le sens de chaque terme technique
utilisé,
je vous propose de faire un bref détour par l'étymologie
(grec : ethumos = vrai et logos = science) afin d'en identifier
la racine.
Chaque élément commun aux différents courants
de psychothérapie y sera passé en revue.
Par commodité, pour la lisibilité de cet essai,
nous parlerons de la thérapie individuelle, bien que ce
qui suit puisse également s'appliquer à la thérapie
familiale et à la thérapie de groupe.
Commençons donc par une analyse descriptive de la psychothérapie
(grec : psukhê = âme ; therapeuein = soigner) :
Il s'agit d'une expérience existentielle d'interactions
subjectives et constructives tant pour le consultant que pour la
personne qui vient consulter. Deux individus s'enrichissent mutuellement
de l'expérience de l'autre.
Celui qui prend rendez-vous fait la démarche personnelle
de se débarrasser de ses difficultés. Il confronte
sa vision du monde et de lui-même au regard, supposé éclairé,
du soignant.
Dans ce contexte se tisse un échange de conceptions subjectives
de l'univers et de la façon de fonctionner au mieux en interaction
avec lui.
L'objectif de la personne est de reconstruire
une relation avec elle-même, les autres et le monde qui lui soit plus facile à vivre,
de meilleure qualité ; se débarrasser d'angoisses
ou de troubles psychosomatiques (grec soma, somatos = corps) ;
retrouver un état de santé psychique et physique
(latin : sanitas = état de celui qui est sain).
Le cadre de la psychothérapie relève d'une éthique
(grec : ethicos = morale) et d'un code déontologique (grec
: deon, ontos = ce qu'il faut faire ; logos = discours). Ceux-ci
concernent le lieu , l'horaire, la durée, la fréquence
et le paiement des consultations. L'éthique et la déontologie
englobent également le mode d'intervention spécifique
du thérapeute et dicte le type de relation d'aide psychologique
qu'il a avec le consultant. Ces éléments sont déterminés
par l'enseignement qu'a reçu le thérapeute par l'école
qui l'a formé.
L'une des règles basiques de toute psychothérapie
est constituée par l'interdiction d'un passage à l'acte,
agressif ou sexuel des deux protagonistes. Toutefois, certaines écoles,
essentiellement américaines, travaillent sur la dimension
de plaisir, grâce au contact physique et notamment aux massages,
ce qui a donné lieu à certaines transgressions de
cette loi générale, sous couvert d'une théorisation
des plus discutables. Même en occident, le sacro-saint divan
des psychanalystes, à force d'être le lieu de l'expression
de la sexualité, a connu quelques dérapages plutôt
incontrôlés. Bien sûr, un passage à l'acte
est condamnable, discrédite et jette le thérapeute
sur le banc des accusés. La transgression de la loi promulguée
remet en question l'intégrité et la moralité du
soignant et ne peut être que du ressort de la justice.
D'autant que s'élabore au fur et à mesure des séances
une relation affective et transférentielle entre les deux
protagonistes. Cette relation induit d'une certaine manière
une régression (latin : regressio = retourner en arrière).
La personne se retrouve dépendante du thérapeute,
de son savoir, de son mode d'intervention et du cadre fixé dans
les séances.
Quelle que soit son orientation, le thérapeute est perçu
comme faisant autorité dans la discipline qu'il incarne.
Comme diraient les systémiciens, il est en position haute
alors que le client est en position basse.
Son travail (on pourrait presque parler
de vocation) consiste à apporter
son aide à celui qui vient le trouver. Les deux protagonistes élaborent
a priori ensemble une relation complémentaire visant à trouver
des solutions aux difficultés du client.
Par opposition à cette interaction (cette influence réciproque),
la relation symétrique se résume à une lutte
pour le pouvoir entre deux ou plusieurs individus.
Certaines orientations psychothérapeutiques utilisent
la symétrie dans une perspective stratégique de changement.
Envisageons maintenant les présupposés qu'engendre
le cadre de la thérapie :
Le présupposé de base me semble être le fait
que le thérapeute entretient la croyance qu'il a la possibilité d'apporter
l'aide dont la personne a besoin. S'il n'en est pas convaincu,
conformément à son éthique, il adressera la
personne à l'un de ses confrères mieux armé pour
faire face au problème.
La personne qui consulte a l'espoir de
trouver grâce à son
travail psychothérapeutique des moyens d'être soulagée
de ses difficultés. Elle est cependant confrontée à des
résistances au changement qui lui ont interdit de trouver
seule une solution à ses conflits. C'est la raison de sa
présence auprès d'un spécialiste.
A travers les différentes approches, un autre présupposé est
l'existence de l'inconscient. Bien sûr, en fonction des écoles,
cet inconscient donnera lieu à divers modes d'intervention.
Quoi qu'il en soit, comme dans toute relation
interpersonnelle, il y a communication entre les consciences
et les inconscients des protagonistes, et ce, de façon réflexive, circulaire
et croisée. La conscience de la personne communique avec
son propre inconscient, ainsi qu'avec la conscience et l'inconscient
du thérapeute. Il en est de même pour l'inconscient
et pour les deux protagonistes.
Par ailleurs dans toute communication
s'observe un langage digital (verbal) et analogique (comportements,
attitudes, gestuelle, mimiques, ton de la voix, émotion dégagée, etc.) Il
est clair que cette dimension analogique manque aux échanges
que nous avons sur le forum...
À travers les différentes approches thérapeutiques,
le corps et l'esprit sont envisagés dans un continuum. La
majeure partie des psychothérapeutes en sont d’accord,
les symptômes physiques constituent autant de moyens qu'a
l'inconscient pour adresser des messages à soi et aux autres.
Au travers des symptômes, l’objectif de l’inconscient
peut se résumer à mettre à la lumière
de la conscience tel conflit ou tel paradoxe vécu par l'individu.
Enfin, un autre présupposé commun à toutes
les thérapies est que l'individu possède en lui-même
les ressources pour opérer un changement.
Le thérapeute fait office de guide pour donner les moyens à la
personne d'utiliser ses potentialités. Il l'encourage à exprimer
ouvertement ses sentiments, affects et émotions, ce qui
lui vient à l'esprit dans l'ici et maintenant de la séance.
Focalisons-nous à présent sur la relation psychothérapeutique
:
De façon explicite ou implicite, le thérapeute
offre son écoute (latin : auscultare = prêter l'oreille
pour entendre [latin : entendere = appliquer son esprit]).
Il est centré sur ce que la personne exprime dans une
attitude de bienveillance, de respect, de réceptivité (latin
: recipere = accepter, prendre ce qui est offert) et de compréhension
(latin : comprendere = renfermer en soi). En d'autres termes directement
issus de l'étymologie, le thérapeute applique son
esprit, accepte ce qui est offert et le renferme en soi.
De ces éléments émerge une loi : le secret
professionnel que le thérapeute doit garder. La dérogation
de ce précepte doit toutefois être envisagée
lorsque le secret menace la sécurité d'un autre individu
(ex : un attentat sur une personne) ou l'équilibre d'un
enfant (ex : en cas d'inceste ou de pédophilie). Le thérapeute
est alors tenu de se délivrer de son secret et de s'adresser à la
justice afin de cesser d'être le complice silencieux d'un
criminel.
En dehors de ces cas extrêmes, le contexte thérapeutique constitue
une invitation à une permissivité par rapport à l'énonciation.
Le consultant peut tout dire car le thérapeute
ne porte pas de jugement de valeur.
Il peut s'exprimer dans un contexte de confiance (latin : confidentia
= communication d'un secret), de sympathie (grec : sumpatheia :
sun = avec ; pathein = ressentir) et d'empathie (grec : empathein
: en = dans ; pathein = ressentir).
L'attitude du thérapeute témoigne de congruence
(latin : congruus = qui convient à une circonstance donnée),
de consistance (latin : consistere = se tenir ensemble) voire de
compassion (latin : cum = avec ; pati = souffrir). Cette attitude
ouvre à une communication (latin : communicari = s'associer à)
dont l'émotion sera contenue.
A mon sens, un bon thérapeute, de façon consciente
ou inconsciente, se synchronise avec celui qu'il reçoit.
Il se modèle affectivement et comportementalement à l'autre
; est attristé par son désespoir, se réjouit
de ses progrès...
Cette synchronisation se calque sur le
mode d'être de la
personne qu'il a en face de lui, ce qui favorise la création
d'une alliance thérapeutique. Cette alliance permet d'aborder
un processus de changement, grâce au rapprochement affectif
qui se construit au fil des séances entre les deux protagonistes.
Étudions à présent les caractéristiques
de l'intervention thérapeutique.
En fonction de l'enseignement reçu, est élaborée
une stratégie thérapeutique. Celle-ci est spécifiquement
adaptée à la personne et à ses difficultés.
Avec l'anamnèse (l'histoire de la maladie) le thérapeute
explore un terrain inconnu, découvre les écueils,
les gouffres ou les sables mouvants dont la personne a été victime.
Il identifie les pièges et poursuit son exploration, à la
recherche du trésor de ressources qu'il pourra mettre à jour
et offrir à la personne qui s’en croit démunie.
Par rapport aux informations qu'il estime
signifiantes, le thérapeute
renvoie une certaine métacommunication, de façon
métaphorique ou littérale ; il communique son analyse
du message reçu. Cette métacommunication est le fruit
de son expérience, son intuition et bien sûr de sa
subjectivité. Elle prend la forme d'une reformulation qui
aboutit à un recadrage, un changement de perspective amenant
la personne à envisager ses difficultés de façon
nouvelle, différente.
Cette communication vise à faire sens, et à créer
une motivation nouvelle de se débarrasser de ses troubles.
Elle donne à la personne qui consulte de bonnes raisons
de fonctionner d'une façon qui lui soit moins douloureuse
et plus adaptée quant à son mode d'être idéal.
Ce mode d'être est parfois défini avec le thérapeute,
sous la forme d'un objectif, ou d'un contrat, ce qui permet une économie
de temps et d'énergie. La dynamique relationnelle est basée
sur l'espoir de voir sa condition s'améliorer.
L'objectif thérapeutique, l'enjeu pour le thérapeute,
est de faire accéder la personne à une restructuration
de ses potentialités. L'aider à utiliser ses propres
ressources conscientes mais surtout inconscientes.
Les symptômes constituent souvent des situations paradoxales
pour l’individu. A la fois, ils l’empêchent de
s’adapter à une situation et en même temps ils
l’y contraignent. Le paradoxe de la situation symptomatologique
est hérité d'un système de croyances contre-adaptatif.
Le thérapeute invite la personne à adopter un système
de croyances qui soit plus adapté à la réalisation
des aspirations de son client.
Deux processus distincts et complémentaires sont à l’œuvre
dans toutes les thérapies, y compris dans les démarches
de type psychanalytique :
* Celui de modification de l'état de conscience. Il semble
graver en mémoire consciente et inconsciente de nouveaux
apprentissages avec plus de facilité ; donner accès à de
nouvelles ressources, à un nouveau mode d’être.
* Et celui de suggestion, (latin : suggerere
= procurer) qu'elle soit directe ou indirecte, concrète ou abstraite, réelle
ou métaphorique. La suggestion est partout, même dans
le plus nu des silences, dans le plus subtil mouvement, tout comme
d'ailleurs dans son absence.
De la même façon que l’on ne peut pas ne pas
communiquer, on ne peut pas, ne pas suggérer. La suggestion
est un peu comme la sève de toute communication. L'essentiel
est de suggérer avec intégrité.
Pour donner les moyens à la personne de résoudre
ses difficultés, grâce à toutes ces techniques
et avec le temps, le thérapeute amène la personne à augmenter
sa motivation de se débarrasser de ses symptômes.
L'espoir de soulager ses maux constitue à la base une motivation
potentielle que le soignant peut utiliser comme un puissant levier
thérapeutique.
Erickson, l'un des plus remarquables thérapeute américain
l'a bien compris. Il estime dans un article rédigé en
1959 que : " L'aspect psychologique de la médecine
constitue son art et transforme le médecin d'un habile mécanicien
ou technicien en un être humain dont on a besoin, source
de vérité, d'espoir, d'assistance, et plus important
encore, de motivation pour accompagner le patient vers la santé physique
et psychique, et le bien-être."
Il incombe donc au praticien d'utiliser
toute sa créativité pour
susciter la motivation du client à espérer ce changement,
ne serait ce qu'inconsciemment.
D'ailleurs, cette motivation n'est-elle
pas déjà présente à l'esprit
de la personne en difficulté lorsqu'elle rêve, avant
même la première séance, d'une vie débarrassée
de ses problèmes et de son besoin de consulter un psychothérapeute
?
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